Le conseiller privé du Président Félix Tshisekedi, Fortunat Biselele, a déclaré, lors d’une émission tournée avec le journaliste Alain Foka, qu’à l’heure actuelle les États-Unis ne peuvent que choisir la RDC au détriment du Rwanda au niveau diplomatique.
Pour lui, entre Kigali et Kinshasa, « si les États-Unis doivent faire un choix, il n’y a pas match ».
Cette déclaration du conseiller privé du président Tshisekedi intervient deux jours après que les USA ont exhorté le Rwanda et la RDC de cesser leur soutien aux groupes armés M23 et FDLR, en réaction au rapport à mi-parcours du Groupe d’experts de l’ONU publié le 30 décembre.
Biselele estime que les États-Unis doivent faire preuve de pragmatisme, alors que les relations internationales actuelles sont marquées par la lutte d’influence entre les puissances et placent la RDC au centre des enjeux et des convoitises pour ses ressources naturelles stratégiques.
« Le clivage entre la Chine, la Russie et les États-Unis, c’est des choses qui ne peuvent pousser les USA qu’à faire très attention. Si la RDC continue à se sentir lâchée par ses partenaires traditionnels, elle peut basculer dans l’autre sens et ce serait très compliqué », explique le bras droit du président Tshisekedi.
En outre, Fortunat Biselele est revenu sur les nombreuses condamnations du soutien apporté par le Rwanda au M23 par certaines chancelleries occidentales, dont la dernière en date a été celle de la France pourtant jugée proche de Kigali.
« C’était devenu tellement clair que la communauté internationale, dans sa majorité, n’avait plus d’autre choix que de soutenir la RDC », s’est-il exprimé.
Le gouvernement congolais a lancé une offensive diplomatique visant à obtenir la condamnation du Rwanda par la communauté internationale. Kinshasa accuse Kigali de soutenir en hommes et en munitions les rebelles du M23 qui se sont emparés de plusieurs localités dans le Rutshuru, au Nord-Kivu, depuis l’année dernière.
Djo Kabika