L’ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale a comparu lundi devant les juges dans le cadre de l’ouverture de son procès, lui qui est accusé notamment d’offense au chef de l’Etat et propagation des faux bruits.
Le 18 juillet devant la presse, Kabund avait déclaré que Félix Tshisekedi était un « danger pour la République ». Par cette phrase, Jean-Marc Kabund a expliqué qu’il voulait demander au peuple « de tout mettre en œuvre pour que Monsieur Tshisekedi soit écarté lors des prochaines élections ».
« Je considère que le pays court un grand danger sous sa direction. Ce danger, c’est la misère du peuple. C’est également l’insécurité persistante dans l’Est du pays, le banditisme urbain et les enlèvements. Le danger réside dans l’absence d’un projet social cohérent, et l’absence d’un programme clair au sommet de l’État. Tout semble être décidé par essai-erreur », a-t-il réaffirmé devant les juges.
Ce jour-là, Kabund avait également laissé entendre des millions de dollars en liquide quittaient régulièrement le pays dans des jets privés. Ce que le procureur considère comme une « propagation des faux bruits ». Et à cette accusation, Jean-Marc Kabund s’est justifié, expliquant qu’il ne s’agissait pas d’un seul individu plutôt de la République.
« C’est extrêmement grave, quelqu’un qui vous dit que des centaines de millions de dollars quittent le pays, vous ne cherchez même pas à lui poser la petite question de savoir qu’est-ce qu’il détient comme élément de preuves », a-t-il déclaré lundi devant les juges et le ministère public. Pour lui, il devait plutôt être renseignant plutôt qu’un inculpé.
L’ancien bras droit du président Tshisekedi dénonce ainsi un procès politique.
« Je crois que le ministère public, si réellement il y avait envie de faire justice, la République m’aurait invité comme renseignant, je vous aurais tout donné parce que je ne parle pas en vain. Pour que ça soit un faux bruit, il faut que ça soit faux, pour que ça soit faux, il va falloir que le ministère public puisse enquêter… Je vous ai dit ici que j’étais au cœur du régime, il aurait fallu que je sois appelé comme renseignant. J’allais coopérer avec la justice. L’objectif de ce procès c’est bien d’étouffer tout ça », a-t-il dénoncé.
Au cours de la même audience, il a accusé le pouvoir de Félix Tshisekedi d’agir plus brutalement que les régimes précédents.
« Ce que j’ai dit, son père l’a dit à Mobutu, à Kabila le père et à Kabila fils. Lui-même a déjà qualifié Mobutu de fou. Mobutu ne l’avait pas arrêté. Mon épouse a été arrêtée et condamnée pour des actes que j’ai commis », a-t-il décrié.
Yvette Ditshima