Combien gagne un député national ? La question est revenue en avant-plan après des propos du président de l’Assemblée nationale tenus samedi en clôture de la session de mars.
Selon Kamerhe, un député national touche, tout avantage confondu, 14 millions de francs congolais, soit environ 5.000 dollars américains. Un chiffre qui a du mal à passer dans l’opinion. Dimanche déjà, l’Opposant Martin Fayulu est monté au créneau pour dénoncer « une pure contre-vérité ». S’il a reconnu que ce montant représente « la rubrique Émoluments », l’ancien député national a rappelé qu’il faut également prendre en compte deux autres rubriques : « Avantages/Primes diverses » et « Réserve Parlementaire », trouvant ainsi « inacceptable » qu’un chef de corps puisse « tromper les Congolais en propageant de tels mensonges ».
Comme si cela ne suffisait, l’Observatoire de la dette publique (ODEP), structure de la Société civile spécialisée dans la bonne gouvernance, a « contesté les propos de Vital Kamerhe ». Son président, le professeur Florimond Muteba a salué les « bonnes intentions » de Kamerhe qui doivent cependant se « concrétiser » à travers un « collectif budgétaire ».
« Il faut donc changer ce qui est inscrit dans la loi de finances 2024. La loi ne se change pas par des paroles, ce sont de bonnes intentions, mais pas la réalité, car la réalité se traduit par la modification de la loi de finances de 2024 », a estimé Florimond Muteba.
Un salaire d’environ 7.800 dollars, selon le budget 2024.
L’argument de Mutemba repose notamment sur les chiffres de la Loi des finances (Budget) 2024, telle que votée à l’Assemblée nationale et promulguée par le président de la République. Ce document de prévision réserve une enveloppe de plus de 130 milliards de francs congolais au titre de « Traitement de base du personnel permanent » de l’Assemblée nationale, c’est-à-dire les 500 députés.
Mensuellement, chaque député devrait toucher, selon ces prévisions budgétaires, plus de 21 millions de francs congolais, soit environ 7.760 dollars américains. A ce total, s’ajoute la rubrique « Prime, gratification et indemnité non permanentes » ou encore le « Fonds spécial d’intervention ». Des « invisibles » qui, selon Muteba, font « grimper le salaire d’un député à 21 000, voire 33 000 dollars par mois ».
Djesany Sundi