Jeu de ping-pong très limite entre le président français et son homologue congolais ce samedi lors de la conférence de presse à Kinshasa.
Tout est parti d’une question d’une journaliste de l’Agence française de presse (AFP) à Emmanuel Macron rappelant la célèbre phrase de Jean-Yves le Drian en 2019, à la suite de la proclamation des résultats controversés de la présidentielle.
Le ministre des Affaires étrangères de la France à l’époque avait évoqué « un compromis à l’africaine » comme pour soutenir que les résultats annoncés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) étaient le fruit d’un arrangement politique entre le président sortant Joseph Kabila et Félix-Antoine Tshisekedi et rien n’a voir avec la vérité des urnes.
Alors que le président Emmanuel Macron a répondu succintement qu’il n’y avait « aucune raison » que les prochaines élections en RDC ne soient pas bien organisées, Félix Tshisekedi a rebondi sur le sujet.
« Votre façon de voir les choses, Madame, lorsqu’elles se passent en Afrique, c’est ce qui doit justement changer dans nos rapports avec la France en particulier l’Occident en général. Lorsqu’il y a des irrégularités aux élections américaines, on ne parle pas de “compromis à l’américaine”. Lorsqu’en France, dans les années Chirac, il y a eu le scandale sur des électeurs décédés qu’on a fait voter, on ne parlait pas de “compromis à la française”. Il doit y avoir du respect dans la considération que nous avons les uns envers les autres… Regardez nous autrement en nous considérant comme de vrais partenaires et non pas toujours avec un regard paternaliste », a affirmé le chef l’État congolais.
Une intervention qu’Emmanuel Macron n’a pas voulu faire passer, apportant son « commentaire au commentaire ».
« Beaucoup de malentendu avec ce jeu de ping-pong. Quand il y a des problèmes électoraux Aux États-Unis ou en France, la presse française en parle, elle les dénonce, elle les explique, elle s’en saisit. Elle en parle de manière aussi intraitable qu’elle le fait lorsqu’elle parle de vous. Donc, il n’y a pas de double standard », rétorque Emmanuel Macron.
Et d’enchaîner :
« Ne croyez pas que c’est l’irrespect, ce n’est pas vrai… Quand un ou des journalistes français posent des questions, ce n’est pas le gouvernement français. Il ne faudrait pas tout confondre. »
Pour Emmanuel Macron, il n’y avait pas de caractère de mépris dans la formule de Jean-Yves le Dryan.
Issu de l’opposition, Félix Tshisekedi a été déclaré vainqueur de la présidentielle de 2018. Des résultats que continuent à contester Martin Fayulu annoncé deuxième, s’appuyant sur des missions d’observation dont celle de l’église catholique.
Socrate Nsimba