Réunis au sein de la Coalition pour la liberté des médias, l’Allemagne, le Canada, la France, la Norvège, les Pays-Bas et la Suisse ont exprimé, dans une déclaration conjointe signée par leurs représentations à Kinshasa, leur inquiétude sur la situation du journaliste Stanis Bujakera, détenu à la prison centrale de Makala depuis maintenant six mois.
Après l’instruction et les plaidoiries, le verdict dans cette affaire est attendu au plus tard le 20 mars.
Directeur de publication adjoint du média Actualite.cd et correspondant de Jeune Afrique, Stanis Bujakera est accusé par le parquet d’avoir fabriqué un document attribué à l’Agence nationale des renseignements, lequel racontait les circonstances de la mort de l’opposant Chérubin Okende.
Le procureur a requis 20 ans de prison contre le journaliste.
« Préoccupées », les ambassades de ces six pays appellent désormais les autorités « à assurer un procès juste et équitable en accord avec le droit national et international ».
Les diplomates de ces six pays européens disent également « suivre de près les procédures en cours », tout en insistant sur le respect de la liberté d’une « presse indépendante et pluraliste ».
Bujakera a été arrêté en septembre 2023, soupçonné d’être premier diffuseur d’un document attribué à l’ANR sur base duquel Jeune Afrique et d’autres médias se sont basés pour retracer les circonstances du décès de l’opposant Chérubin Okende. Le parquet conteste l’authenticité du document alors que les conclusions des enquêtes ont établi une mort par « suicide ». Si Stanis Bujakera n’est pas l’auteur de cet article, le parquet congolais insiste sur le rôle du journaliste congolais en se basant sur une expertise contestée par la défense dont la position a été renforcée par l’avis d’un deuxième expert assermenté.
Djesany Sundi