Proclamé élu dans la circonscription de Moanda à l’issue des contentieux à la Cour constitutionnelle, Modero Nsimba est jugé depuis ce jeudi en procédure de flagrance à la Cour de cassation pour « propagation de faux bruits » et « imputations dommageables ».
L’accusation se base notamment sur un audio dans lequel il commente l’actualité politique, évoquant particulièrement les élections de décembre dernier et l’affaire Okende. La voix dans cet élément sonore évoque notamment le tripatouillage des résultats par un « conglomérat de Kasaïens ».
Dans l’affaire Okende, la personne présentée comme Modero Nsimba est d’avis que l’ancien député a été « tué par le service des renseignements militaires » alors que les enquêteurs du parquet près la Cour de cassation ont retenu dans leur rapport le « suicide » comme cause du décès de l’opposant.
« Je reconnais ma voix. J’ai commenté la publication de Jeune Afrique sur la mort de Chérubin avec l’épouse d’un ancien adversaire politique en critiquant les méthodes utilisées », a déposé Modero Nsimba devant les juges.
Toutefois, l’ancien ministre conteste l’authenticité de l’élément sonore.
Selon lui, l’élément « aurait été monté par intelligence artificielle » sur base d’un échantillon de sa voix. Ainsi, l’élu de Moanda s’est-il dit « surpris » d’avoir « été invité par les renseignements militaires ». Sur place, l’ancien ministre du Tourisme a dit avoir été confronté à « un audio monté avec (sa) voix ». S’il a « reconnu une partie de (sa) voix sur un fond sonore », Modero Nsimba rejette le contenu et parle d’un « montage ».
Comme Okende, ses avocats ont exprimé, devant le juge, leur souci de savoir l’origine de cet audio et l’identité de la personne qui l’aurait remis à la justice. Dans ce procès ouvert en flagrance, la défense conteste les accusations du parquet alors que Modero dit « ne s’être pas enregistré et n’avoir pas non plus publié ledit audio ». Pour lui, le fautif est celui qui a « monté » et « diffusé » cet audio.
Djesany Sundi