Des sources proches de la direction de cabinet du chef de l’État ont indiqué à INFOS.CD que le nouveau conseiller spécial en matière de sécurité du Président de la République, Jean-Louis Esambo Kangashe, a été notifié, hier mardi, de sa nomination par ordonnance présidentielle.
Sauf changement de programme, la remise-reprise à la tête du Conseil national de sécurité est prévue demain jeudi.
Parmi les urgences sur lesquelles le « nouveau spécial » devrait se pencher, il y aurait notamment le suivi des enquêtes sur le meurtre, le mois dernier à Kinshsasa, de Chérubin Okende, député national et porte-parole d’Ensemble pour la République, parti politique cher à Moïse Katumbi. « Simple coïncidence », indique-t-on. Mais Jean-Louis Esambo et Chérubin Okende sont deux tous issus de la province du Sankuru.
Le contexte critique de la situation sécuritaire dans l’Est du pays ainsi que les enjeux politiques de l’heure axés sur les préparatifs des élections, dont Jean-Louis Esambo est spécialiste sous l’angle du droit, auraient dû plaider pour la diligence de sa prise de fonction, fait remarquer une source proche du Conseil national de sécurité.
Entre-temps, Jean Bukasa voit finir son intérim faisant suite à l’arrestation de son ancien supérieur hiérarchique François Beya en février 2022. En effet, il fut assistant principal de ce dernier, poste équivalent à celui d’un adjoint.
La longue attente de cette notification, intervenue une semaine après, avait intrigué les proches de ce haut magistrat de la Cour de cassation, morfondus de la posture taiseuse de Guylain Nyembo, chargé de le notifier de l’ordonnance du Président de la République rendue publique le 1er août.
Cette situation a surpris plus d’un observateur d’autant plus que les sensibilités de ce poste, hautement stratégique, requerraient que la promulgation, par la voie des ondes, de cette nomination intervienne après une remise-reprise hors caméras, en attendant, si besoin, celle aux allures officielles. Ce, en vue de permettre au nouveau conseiller d’y entrer sans tambours ni trompettes et de s’imprégner des dossiers pour lesquels il doit le plus vite s’activer au service du chef de lEtat.
Réélu doyen de la faculté de droit à l’Université de Kinshasa et réputé libre penseur et virtuose du droit électoral, Jean-Louis Esambo fut juge à la Cour constitutionnelle.
En avril 2016, il avait, avec Banyaku Luape, démissionné de la Cour constitutionnelle en pleine plénière de renouvellement de son tiers pour ne pas « cautionner sa mise au pas par le régime Kabila » qui avait déjà réussi, en 2016, à faire repousser les élections de deux ans et maintenir Kabila au pouvoir au-delà du délai constitutionnelle.
La rédaction