Par le biais de ses avocats, Fortunat Biselele, ancien conseiller privé du chef de l’État, en détention depuis janvier, a saisi la ministre d’Etat à la Justice, Rose Mutombo, pour solliciter des soins appropriés.
Il a fondé sa sollicitation sur les rapports médicaux du 27 avril 2023 établis à l’hôpital militaire du Camp Tshatshi ainsi que sur l’article 18 de la Constitution qui garantit à tout détenu le droit de « bénéficier d’un traitement qui préserve sa vie, sa santé physique et mentale ainsi que sa dignité ».
Pour le collectif d’avocats de Biselele, la ministre Rose Mutombo « méconnaît » à l’ex-conseiller privé du président Tshisekedi le « bénéfice licite » de ce droit. C’est ainsi qu’il s’en est remis au président Félix Tshisekedi, implorant sa « mansuétude pour prendre en compte sa situation sanitaire très préoccupante, dès lors que son séjour carcéral à la prison centrale de Makala le prive de son droit fondamental de se faire soigner ».
« La rupture brutale des soins et la torture morale que Biselele subit, depuis son extraction musclée de l’hôpital militaire du Camp Colonel Tshatshi, aggravent davantage et au jour le jour son état de santé au point que son transfert derechef dans le même hôpital s’impose avant que le pire n’arrive », ont alerté les avocats de Biselele, tout en priant Rose Mutombo de « faciliter son transfèrement à un hôpital mieux loti pour des soins de santé adéquats ».
Ils ont, dans la même lettre, rappelé que « le 10 avril dernier, sur la base du rapport de contre-expertise médicale vous transmis par le ministre de la Santé publique, hygiène et prévention, il vous avait plu d’instruire le gardien de la prison centrale de Makala de prendre les dispositions idoines d’usage pour conduire M. Biselele Kayipangi Fortunat à l’hôpital militaire du camp colonel Tshatshi pour satisfaire à la recommandation médicale ».
Et d’enchaîner :
« Le 12 mai courant, votre lettre n°1253/RKM 288/DA/CAB/ME/MIN/3&GS/2023 le reconduit, sans ménagement aucun ni délai, à son lieu de détention. La motivation de votre décision serait l’absence de rapport ou de suite à vous faire par le gardien de la prison centrale de Makala sur fond de la recommandation médicale. Malheureusement, il vous a échappé d’intéresser votre collègue de la Santé ni copier le chef du gouvernement ».
Laurent Omba