Le 8 avril 2020 a marqué le début d’une des affaires judiciaires les plus suivies dans l’histoire de la RDC, mettant en cause Vital Kamerhe, alors directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, poursuivi pour détournement des fonds publics destinés à la construction des logements sociaux dans le cadre du programme de cent premiers jours.
Ce jour-là, le « colistier du président Tshisekedi », après plus de 6 heures d’interrogatoire à l’office du procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa-Matete, a été écroué à Makala en attendant le début de son procès, intervenu un mois plus tard.
A l’issue de ce procès, le leader de l’UNC et ses co-accusés, dont le Libanais Samih Jammal, seront reconnus coupables et condamnés à des peines lourdes. Notamment vingt ans de prison et interdiction, pendant 10 ans, d’assumer des fonctions publiques et électives au terme de la peine.
VK, bien qu’il a toujours clamé son innocence au point de réfuter le verdict des juges, sera à nouveau condamné en appel avant d’être acquitté à la suite d’un pourvoi en cassation.
Cette page noire de la carrière politique de Kamerhe a été tumultueuse sans toutefois entamer ses relations avec Tshisekedi, son partenaire de CACH (Cap pour le changement), plateforme électorale créée la veille de la présidentielle de 2018 après leur retrait de l’accord de Genève.
Les deux personnalités ont conclu un nouvel accord, signé à Nairobi et en vertu duquel Kamerhe s’est désisté de la course à la présidentielle de 2018 au profit de Tshisekedi, proclamé plus tard vainqueur. Ce dernier devrait en retour soutenir la candidature de VK à la prochaine présidentielle, prévue en décembre 2023.
Cependant, avec la signature mercredi de la charte de l’Union sacrée de la nation, le leader de l’UNC a renoncé à cette clause, sans sûrement mettre une croix sur son « destin de diriger un jour la RDC ».
De son côté, Félix Tshisekedi, après que Kamerhe a été acquitté par la justice, a dit, fin juin 2022, sa conviction de voir son compère jouer à nouveau un rôle important dans la gestion de la chose publique en RDC.
Neuf mois plus tard, le même Tshisekedi a porté Kamerhe à la tête du ministère de l’Economie avec rang de vice-Premier ministre.
Laurent Omba