Sophia Willitts-King, chargée d’affaires à l’ambassade de Grande Bretagne, vient de boucler les six mois de sa mission en République démocratique du Congo. A titre d’au-revoir, elle publié « quelques réflexions personnelles » sur ce qu’elle pense de la gestion de la RDC.
« La corruption est le cancer qui vole l’avenir des enfants de la RDC. Il y a quelque chose qui ne va pas quand on m’offre plus de champagne en un mois à Kinshasa que je n’en ai bu pendant toute ma vie. Et ce n’est qu’un exemple trivial », a tweeté la désormais ex-chargée d’affaires à l’ambassade de Grande Bretagne à Kinshasa.
Aujourd'hui, je quitte la RDC après six mois merveilleux en tant que chargée d'Affaire 🇬🇧. Je passe le baton à notre Ambassadrice @EmilyMaltmanUK . Quelques réflexions personelles 🧵👇. @UKinDRC 1/10 pic.twitter.com/mkGaDGvyhc
— Sophia Willitts-King (@sophiawillittsk) November 4, 2022
Pendant ses six mois de présence en RDC, elle a vite identifié trois maux qui freinent le développement de ce grand pays riche au cœur de l’Afrique, plein de potentiels.
« Cependant, le potentiel ne suffit pas. Trop de gens dans ce pays souffrent. Aujourd’hui, il y a trois causes principales à cela : le conflit, la faible gouvernance et la corruption », résume-t-elle.
Cependant, le potentiel ne suffit pas. Trop de gens dans ce pays souffrent. Aujourd'hui, il y a trois raisons principales à cela : le conflit, la faible gouvernance et la corruption. 3/10
— Sophia Willitts-King (@sophiawillittsk) November 4, 2022
Elle estime que dans l’est, les populations sont les victimes des intérêts égoïstes des pays voisins.
« Le M23 doit se retirer et déposer les armes. Le cycle des interventions extérieures doit cesser pour de bon, appelle-t-elle. Les intérêts des voisins peuvent, et doivent, être servis par des intérêts commerciaux légaux. »
Pour ce qui est de la gouvernance, Sophia Willitts-King pense que la RDC nécessaire besoin d’un leadership pour assurer son « avenir brillant ».
« Qu’il s’agisse de l’éducation, de la santé, du système fiscal ou de la réforme du secteur de la sécurité, les dirigeants doivent élaborer des plans clairs et détaillés sur lesquels une presse libre pourra lui demander des comptes.Sans cela, la population sera continuellement déçue, la classe politique ne rendra pas de comptes et l’aliénation du public envers les politiciens continuera de croître (et deviendra violente)», avertit-elle.
« Je sais que ce pays a le talent, en particulier s’il exploite la force de ses femmes, pour réussir », note-t-elle.
Pour elle, la RDC possède des ressources naturelles et un potentiel humain dont les autres pays ne peuvent que rêver. Et ce n’est pas le rôle de la communauté internationale, dit-elle, de remplacer le gouvernement et le leadership de la RDC.
Le leadership nécessaire pour assurer un avenir brillant à la RDC doit être cultivé dans le pays.
Socrate Nsimba