Le gouvernement a mal digéré les propos du Cardinal Ambongo sur les adhésions enregistrées ces dernières semaines au mouvement rebelle initié par Corneille Nangaa, ancien président de la CENI.
Mercredi au cours du briefing presse hebdomadaire du gouvernement, Patrick Muyaya, ministre de la Communication, est revenu sur une des affirmations du Cardinal lors de la messe pascale dans la nuit de samedi dernier.
« Nous continuons à poser des gestes qui blessent les autres, qui fragilisent la communion nationale et qui excluent les autres de la jouissance du gâteau national », avait déclaré l’Archevêque de Kinshasa.
Des propos qui ne passent pas et le gouvernement a tenu à l’exprimer, demandant au prélat catholique de « clarifier son discours ».
En RDC, le gouvernement voit en ces mots du cardinal une sorte « d’encouragement » et de « soutien moral à ceux qui choisissent de prendre les armes pour penser conquérir le pouvoir ».
Pour Muyaya, rien ne saurait justifier un quelconque soutien aux « Congolais qui veulent prendre les armes pour tuer d’autres Congolais afin d’accéder au pouvoir alors qu’on a fait le choix de la démocratie ».
Alors que les relations entre le pouvoir et l’Eglise catholique sont très volatiles, l’inquiétude du gouvernement est d’autant plus grande que cette déclaration rejoint celle de Mgr Nshole de septembre 2023.
A l’époque, le Secrétaire général de la CENCO évoquait un « environnement fertile pour une révolution » en attente d’un « leader courageux ».
« Est-ce que le fameux courageux a été trouvé par l’église catholique ? Ce sont des propos extrêmement graves venant d’un chef religieux de son acabit », a souligné le porte-parole du gouvernement.
Kinshasa soupçonne ainsi l’Eglise catholique, à travers ce concept de « gâteau national », de vouloir « légitimer » Corneille Nangaa, leader de l’Alliance fleuve Congo.
Yvette Ditshima