Le deuxième volume du Livre blanc a été présenté jeudi à la presse par le ministre d’Etat à la Justice, Rose Mutombo, et son collègue de la Communication et des médias, Patrick Muyaya.
Ce document retrace de manière générale « la tragédie humanitaire et les dommages causés à la République démocratique du Congo du fait de son agression continue par le Rwanda ».
Dans son résumé, le porte-parole du gouvernement a révélé qu’au Nord-Kivu l’économie et l’éducation sont les secteurs ayant le plus subi les effets négatifs de la reprise d’armes par les rebelles du M23.
Selon des chiffres repris dans le Livre blanc volume II, la province du Nord-Kivu enregistre chaque mois un manque à gagner à hauteur d’un million de dollars. Ce chiffre se justifie notamment par l’occupation de Bunagana par les M23.
« Aujourd’hui en 2023, on a gagné 0 dollar. Il y a de la fraude qui est organisée pour tirer profit de tout cela. Bunagana représente dans cette partie du pays le principal poste frontalier », a expliqué Muyaya, tout en rappelant pourtant qu’en 2020, cette cité frontalière avait généré des recettes annuelles avoisinant 8 millions de dollars.
Les déplacements des populations et l’activisme des M23 ont également produit des effets négatifs sur l’éducation avec plusieurs écoles qui n’ont pu reprendre les cours à la rentrée scolaire. Au total, 357 écoles sont désertées dans le Masisi et 318 autres au Rutshuru ne peuvent accueillir les élèves car détruites, incendiées ou encore sous occupation rebelle. A ces chiffres, s’ajoutent 51 autres écoles qui servent de site d’accueil pour les déplacés internes.
« Nous avons dans le territoire de Rutshuru, nous avons 247 écoles détruites et incendiées, 71 écoles sont occupées. A Masisi, nous avons 244 écoles primaires et 113 écoles secondaires désertées », a détaillé Muyaya.
Au Nord-Kivu, depuis la reprise des hostilités par les M23 fin 2021, plus de 2 millions des Congolais ont fui leur milieu naturel de vie.
Les violences ont également atteint le parc de Virunga où au moins 14 « écogardes » ont été tuées ces 2 dernières années.
Les M23, selon Kinshasa, des experts de l’ONU et des chancelleries occidentales, sont militairement soutenus par le Rwanda pour agresser la RDC. Des accusations rejetées par le gouvernement rwandais.
Yvette Ditshima