La Cour constitutionnelle a renvoyé à la trentaine sa prochaine audience dans l’affaire opposant le ministère public à Augustin Matata Ponyo, Grobler Christo Stephanus et Déogratias Mutombo Nyembo.
Initialement prévue le lundi 18 mars, cette audience devrait finalement avoir lieu le 18 avril prochain.
Dans une ordonnance de renvoi, signée ce jeudi, Dieudonné Kamuleta, président de la Haute cour, a justifié ce report par « la charge incombant à la Cour constitutionnelle, appelée à examiner concomitamment cette cause avec l’appréciation de la conformité à la Constitution des Règlements intérieur des Assemblées provinciales qui requièrent célérité avec un délai contraignant, fait constitutifs d’un cas de force majeur ».
A la dernière audience, le 13 novembre 2023, Matata Ponyo, principal prévenu, n’avait pas comparu physiquement. Ses avocats avaient présenté un rapport médical justifiant son état de santé nécessitant une prise en charge à l’étranger. Un argument non pris en compte par la Cour qui avait décidé de poursuivre le procès « par défaut », ordonnant le retrait des avocats de Matata Ponyo.
Les faits imputés à Matata Ponyo remontent à l’époque de son passage à la Primature entre 2012 et 2016. Le ministère public accuse Matata Ponyo et les deux autres prévenus d’avoir détourné des fonds publics de l’ordre de 115 millions de dollars destinés au projet du parc-agro industriel de Bukanga-Lonzo.
Ce détournement, selon l’organe de la loi, a été réussi à travers des avantages financiers indus, des surfacturations, la création des sociétés écrans, mais aussi via des procédures administratives.
Avec Déogratias Mutombo, ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Matata Ponyo est aussi soupçonné d’avoir omis de verser 89 millions de dollars destinés à la construction du marché international de Kinshasa.
Djesany Sundi