Selon Jeune Afrique, le chef de l’État congolais dont la destination et les raisons du voyage n’a pas été communiquées par la présidence, devrait regagner Kinshasa entre le 12 et le 13 avril.
Mais où est donc passé Félix Tshisekedi ? Depuis plusieurs jours, la question agite le Tout-Kinshasa. L’histoire commence lorsqu’un journaliste de la RTBF (Radio télévision belge francophone) annonce, en direct depuis Kigali, la présence du chef de l’État congolais à la 30e commémoration du génocide contre les Tutsi, dimanche 7 avril. Peu probable au regard des relations exécrables qu’entretiennent la RDC et le Rwanda. L’information est d’ailleurs rapidement démentie par la présidence congolaise, forçant la RTBF à faire son mea culpa.
Machine à rumeurs
Mais la question principale demeure. Sur X (anciennement Twitter), Tina Salama, la porte-parole de Félix Tshisekedi, précise que celui-ci « effectue plutôt un déplacement à l’étranger pour des dossiers urgents liés au pays ». Sans indiquer, cependant, où il se trouve exactement.
Dès lors, la machine à rumeurs se met en marche. Certains l’annoncent à Paris, où il doit se rendre en visite officielle à la fin du mois d’avril. Sur X, un post largement relayé annonce que le chef de l’État aurait fait une récidive de hernie discale. La publication est accompagnée d’une photo datant de 2022, époque à laquelle Tshisekedi avait subi cette opération à l’hôpital Saint-Luc de Bruxelles, en Belgique.
Toutes ces hypothèses sont démenties par la présidence, sans qu’aucun complément d’information concernant la situation du chef de l’État congolais, dont la dernière apparition publique à Kinshasa remonte au samedi 6 avril dans la soirée, ne soit apporté. À l’heure actuelle, on sait seulement que l’avion présidentiel, un Boeing 737-900 immatriculé DRC001, a atterri à Bruxelles le 7 avril à 14h56. L’appareil s’y trouvait encore à l’heure où nous écrivions ces lignes.
Une simple escale à Bruxelles ?
Le chef de l’État s’est-il rendu en Belgique pour raisons médicales, comme l’affirment certaines sources ? D’autres expliquent, au contraire, qu’une fois à Bruxelles, Félix Tshisekedi aurait pris un autre avion pour une destination inconnue – du Vietnam, en passant par la Guinée-Bissau et les Bahamas, selon les interlocuteurs – avant de regagner la capitale belge le 9 avril en début d’après-midi. Le président est attendu à Kinshasa le 12 ou 13 avril.
Sur les réseaux sociaux, ce mystérieux voyage n’a pas manqué de faire réagir les Congolais, parfois avec humour. Des internautes ont ainsi publié sur X une fausse lettre ouverte au directeur général d’Interpol, signalant « la disparition » du chef de l’État congolais « en partance pour une destination inconnue ».
Si l’absence de Félix Tshisekedi est autant commentée, c’est aussi parce que plus de quatre mois après son investiture pour un second mandat, la RDC n’a toujours pas de gouvernement. Et ce alors que la situation sécuritaire dans l’est du pays est toujours aussi préoccupante.
Nommée le 1er avril, la nouvelle Première ministre Judith Suminwa Tuluka doit soumettre la composition de son équipe au chef de l’État. Le choix de cette discrète technocrate avait donné lieu à d’intenses tractations. Une nomination tardive dénoncée par le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa.
Absent du pays, le chef de l’État a néanmoins procédé à la nomination des dirigeants de plusieurs entreprises publiques, comme la Société de transports du Congo (Transco), le Grand Hôtel du Congo (GHC SA), ainsi que l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP). À son retour, Félix Tshisekedi devra également former son nouveau cabinet.
Avec Jeune Afrique