Dix années se sont écoulées depuis que la RDC et les Nations-Unies ont coalisé pour lutter contre les violences sexuelles en période de conflits. L’acte fondateur de cette coalition a été un communiqué conjoint signé par les deux parties en mars 2013.
Ce communiqué a été l’expression de la « nécessité de mettre en place des mécanismes efficaces de protection contre les violences sexuelles en situation des conflits », découlant du constat de « l’utilisation continuelle de la violence sexuelle comme arme de destruction massive des communautés et des femmes ».
La célébration de cet événement, jeudi au Pullman de Kinshasa, a été l’occasion pour Chantal Yelu Mulop, chef de la Coordination en charge de la Jeunesse et lutte contre les violences faites aux femmes et traite des personnes au sein du cabinet du président de la République, de passer en revue « plusieurs actions » entreprises sous le leadership de Félix Tshisekedi.
« Il s’agit notamment du lancement de la campagne tolérance zéro, de la mise en place du Fonds national de réparation, du programme de masculinité positive, de la formation des magistrats dans le traitement et la gestion des dossiers de violences sexuelles liées aux conflits, de la vulgarisation et du renforcement des capacités des acteurs judiciaires, et des autres acteurs impliquées dans la mise en œuvre du Communiqué conjoint et son addendum dans les provinces touchées par les conflits armés », a énuméré Chantal Yelu Mulop, non sans évoquer les « défis énormes » qui restent à surmonter pour une mise en œuvre optimale dudit Communiqué conjoint.
Au nombre de ces défis : « la coordination des actions au niveau interministériel, la non application des lois et la non prise en compte du plan d’application ».
« Pour pouvoir surmonter ces défis, il nous faut mutualiser nos efforts. C’est donc dans ce sens que nous avons été conduits à mettre sur pieds, sous l’égide du Premier ministre, la Task force. Cette structure aura pour mission de faciliter la coordination et la fluidité des réflexions et des informations ainsi que la concertation des actions enrichies à réaliser ensemble », a fait savoir Chantal Yelu Mulop.
Signé en 2013, le Communiqué conjoint pour la lutte contre les violences sexuelles en période de conflits, a été revisité en 2016 ans après évaluation des résultats produits. « Il a été clairement établi que plusieurs résultats n’avaient pas été atteints en dépit des initiatives prises et la forte volonté des autorités politiques, militaires et judiciaires. Quelques défis importants demeuraient encore, d’où la signature le 3 décembre 2019 de l’addendum au Communiqué conjoint », a expliqué Chantal Yelu, tout en souhaitant la « bienvenue » à Kinshasa de Pramila Patten, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en charge de la lutte contre les violences sexuelles en période de conflit.
Yvette Ditshima