Alors que la République démocratique du Congo a été déboutée au Conseil de sécurité au sujet de sa demande d’un départ accéléré des Casques bleus, l’ambassadeur itinérant du chef de l’État, Faustin Lwanga, critique dans un message sur X (ex-Twitter) des « couacs et improvisations » de la diplomatie congolaise.
Il fait ainsi référence au ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, à qui il reproche également la proclamation des « ultimatums (sans concertation/ négociation) pour une confrontation militaire ».
Lors d’une interview avec Top Congo, le chef de la diplomatie congolaise avait évoqué la date du 24 septembre comme une sorte de ligne rouge tracée contre les rebelles du M23 pour qu’ils rentrent dans le processus de cantonnement, sous peine de subir la force de l’armée congolaise.
L’ultimatum a expiré et aucune action n’a été engagée par Kinshasa pour contraindre ces rebelles à s’exécuter.
Faustin Lwanga n’a pas non plus épargné François Muamba, le coordonnateur de la cellule de veille stratégique du chef de l’État qui, mercredi dernier, a présenté aux médias une équipe de coordinateurs des équipes de campagne du chef de l’État qu’il chapeaute.
« Les uns se proclament coordinateurs de la campagne présidentielle sans aucune concertation (négociation) », lâche Faustin Lwanga.
Pour lui, la RDC semble avoir perdu « l’art de la négociation ».
« Nous sommes plus dans des déclarations publiques à va et tu tête sans savoir à qui nous nous adressons, ou pire, nous nous adressons à un public qui n’a pas droit au chapitre », mentionne-t-il.
Ci-dessous, l’intégralité de son message
#RDC et sa diplomatie : Dans ce monde en plein mutation et transformation, on obtient pas ce que l’on veut; mais ce qu’on négocie. Il importe à la République Démocratique du Congo (RDC) de savoir bien négocier. Définir les intérêts stratégiques, savoir les défendre et les promouvoir. Être dans l’action et se choisir de bons alliés.
La RDC a un problème. Le pays semble avoir perdu l’art de la négociation. Nous sommes plus dans des déclarations publiques à va et tu tête sans savoir à qui nous nous adressons, ou pire, nous nous adressons à un public qui n’a pas droit au chapitre. Les uns se proclament coordinateurs de la campagne présidentielle sans aucune concertation (négociation), les autres proclament des ultimatums (sans concertation/négociation) pour une confrontation militaire (guerre ouverte à l’Est) et enfin des couacs et improvisations au Conseil de Sécurité (CS) à New York pour ne citer que ces quelques faits parmi tant d’autres.
La diplomatie de la RDC a royalement ignoré les P5 – les 5 pays membres permanents du CS – et le Groupe africain du CS qu’il fallait allier à sa cause avant le Conseil. Ou à tout le moindre connaître à l’avance l’issue de ce Conseil et modeler son intervention en conséquence pour pouvoir ensuite se réjouir de l’issue de la réunion en attendant la prochaine étape…
Question de fond, comment techniquement retirer 10.000 soldats de la #MONUSCO en un mois, tout en demandant une assistance logistique de la même MONUSCO pour les élections?
Il y a quelque chose qui m’échappe. L’intelligence stratégique dans nos actions s’impose.Faustin Lwanga
La rédaction