La RDC va-t-elle conclure un accord militaire avec la Russie ? Alors que l’Agence de presse officielle russe a confirmé l’existence d’un projet approuvé par Moscou, Kinshasa a démenti par un communiqué officiel puis par la bouche du chef de la diplomatie.
Si Patrick Muyaya, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, s’est limité à expliquer « qu’il n’existe à ce jour aucun accord de coopération militaire signé récemment entre la Russie et la RDC », Christophe Lutundula, ministre des Affaires étrangères, est allé jusqu’à dire que Kinshasa n’avait pas l’intention de s’allier à Moscou.
Sauf que ces deux membres du gouvernement ont été pris à contre-pied par le président de la République, Félix Tshisekedi.
Au micro du quotidien français « Le Monde », Félix Tshisekedi n’a pas fermé la porte à un « rapprochement » avec l’administration Poutine, à condition que cela « respecte les lois de la RDC ».
Félix Tshisekedi explique du reste que la RDC et la Russie entretiennent déjà de bonnes relations. Ce qui n’empêche pas son pays d’être lucide, selon lui. Toutefois, le président congolais préfère relativiser sur la nature de ces relations.
« J’irai au sommet Russie-Afrique au mois de juin, pas parce que je vais défier qui que ce soit, mais parce que nous avons aussi des relations avec ce pays », a-t-il expliqué. Allusion faite certainement au bloc Ouest qui verrait d’un mauvais œil le rapprochement Kinshasa – Moscou.
Sans le dire clairement, Félix Tshisekedi ne semble pas totalement satisfait de la position de l’Europe face à l’agression dont est victime la RDC, allant jusqu’à évoquer une « complicité », face à une démarche « biaisée » de l’Europe, « pourtant partenaire naturel de l’Afrique ».
L’appui de l’Union européenne à l’armée rwandaise à hauteur de 20 millions d’euros pour lutter contre les djihadistes au Mozambique et l’accord UE-Rwanda sur la chaine des valeurs des minerais sont particulièrement restés en travers de la gorge de Tshisekedi.
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