Après un communiqué de son ministre des Affaires étrangères la journée, le président kenyan, William Ruto a réagi en personne, dimanche, sur le rôle qu’aurait joué son pays dans la création du mouvement Politico-militaire « Alliance fleuve Congo» , réunissant le M23 et Corneille Nangaa, ancien président de la CENI en RDC.
Au cours d’une conférence de presse animée dans la soirée, William Ruto a estimé que son pays « n’a pas vraiment de tensions avec la RDC ».
Le chef de l’Etat kényan s’est opposé ouvertement à la demande du gouvernement congolais qui avait sollicité l’arrestation de toutes les personnes ayant participé, depuis Nairobi, à l’annonce de la mise en place de ce mouvement politico-militaire.
« Je ne peux arrêter qui que ce soit pour avoir fait une déclaration, c’est antidémocratique. Ici, nous arrêtons des criminels. Nous sommes des pays différents », a-t-il répondu, tout en reconnaissant à Kinshasa le « droit de rappeler son ambassadeur ». Chose faite depuis samedi, officiellement pour consultation.
Cette position, Ruto la justifie notamment par la culture démocratique au Kenya où « personne ne demande l’autorisation avant de s’exprimer » et personne n’est arrêté « à cause d’une déclaration ».
Le Kenya, qui se veut « un hub des grands médias », avait toutefois annoncé quelques heures plus tôt l’ouverture d’une enquête « pour déterminer l’identité des auteurs de la déclaration et dans quelle mesure leurs déclarations échappent à la protection constitutionnelle du discours ».
Remontée après l’annonce de création de ce mouvement rebelle vendredi à Nairobi, Kinshasa avait convoqué dès le lendemain l’ambassadeur kényan en poste à Kinshasa pour des explications, alors que les deux pays sont « amis » et impliqués dans « des processus » visant le retour de la paix dans l’Est de la RDC.
En réponse, Nairobi avait assuré, dans un communiqué, ne pas être impliquée dans les affaires intérieures de la RDC.
Yvette Ditshima