Le ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, a, lundi devant la presse, indiqué que Kinshasa va minutieusement analyser le rapport de l’EAC sur le redéploiement de sa Force dans les zones que les M23 vont libérer.
Au terme de cette analyse, a-t-il laissé entendre, le gouvernement congolais va se prononcer.
En attendant, Lutundula s’est voulu rassurant en déclarant qu’il n’est pas question pour Kinshasa de brader sa souveraineté et l’intégrité des frontières du pays.
« Tout ce qui n’est pas dans la logique de la cessation des hostilités par le M23, de la cessation de l’agression par le Rwanda, du retrait des zones occupées par le M23 et l’armée rwandaise, du retour de nos compatriotes à leurs domiciles ; tout ce qui n’est pas dans le sens de permettre à la République d’exercer pleinement sa souveraineté, de sauvegarder son indépendance et son intégralité territoriale, nous n’accepterons pas », a-t-il tranché lundi, quelques instants seulement après la publication du nouveau plan de déploiement de la Force régionale sur le territoire congolais, décidé depuis le 9 février dernier lors de la réunion des chefs d’Etat-major généraux des forces de défense de l’EAC.
Selon ce plan, les troupes du Burundi vont s’installer à Sake, Kirolirwe et Kitshanga, pendant que celles du Kenya vont controler Kibumba, Tongo et Kishishe. L’armée ougandaise va s’occuper de Bunagana, Kiwanja, Rutshuru et de la région de Mabenga. Les troupes sud-soudanaises vont se partager le contrôle de Rumangabo avec les kényanes.
Ce plan, qui a l’air d’un « partage du gâteau », a tout de suite suscité des inquiétudes dans le chef des populations congolaises qui redoutent un plan de morcellement du pays.
Trois forces sont actuellement déployées à l’Est de la RDC. Celles de l’Ouganda, du Burundi et du Kenya.
Dans un communiqué la semaine dernière, Uhuru Kenyatta, facilitateur du Processus de Nairobi, avait appelé les pays de l’EAC à accélérer le déploiement de leurs troupes en RDC.
La réunion du 9 février a également décidé du retrait du M23 des zones occupées sur une période de 30 jours, partant du 28 février 2023.
DM