Le cimetière de Kinsuka, dans la commune de Mont-Ngafula, n’a pas été exorcisé des constructions anarchiques et de fortune malgré le passage des tracteurs de l’hôtel de ville en octobre dernier.
Aussitôt ces tracteurs passés, les maisons de fortune ont refait surface dans les coins et recoins du cimetière de Kinsuka.
Des occupants de ces maisons ont rapporté à INFOS.CD qu’il s’agit en vrai d’une stratégie de leurs bailleurs pour éviter de perdre ce qu’ils considèrent comme leur terrain.
« La plupart de maisons en tôle ont été construites après le passage des engins de l’Hôtel de ville pour détruire les constructions dans le cimetière », a confié Elie, un jeune du coin, expliquant que les propriétaires ont érigé ces maisons en vue de « garder leur espace ».
Leur crainte est qu’« en abandonnant ces propriétés, les chefs coutumiers revendent à d’autres personnes ».
« Ces maisons sont mises en location. Elles se négocient entre 10.000 et 20.000 francs », a-t-il fait savoir.
D’autres propriétaires ont opté pour une stratégie différente en organisant des activités commerciales dans leurs «parcelles».
L’activité la plus prisée c’est la production des briques. Sur l’avenue Russel, INFOS.CD a rencontré Grâce, la trentaine, en train de mélanger le sable avec du ciment. Ce dernier a confié qu’il travaille pour le compte du proprio de la parcelle qui est en même temps le propriétaire de la briqueterie. Une brique se vend ici à 2 000 francs, transport compris.
Par ailleurs, certains occupants du cimetière de Kinsuka croisés ont déploré et dénoncé « l’injustice des autorités » qui n’ont osé toucher les maisons des « puissants ».
Sur la même avenue Russel, une maison en étage est encore debout alors que dans ses environs d’autres constructions ont été réduites en miettes.
A quelques encablures, un chantier qui appartiendrait à un colonel de la garde présidentielle n’a pas non plus été touché.
« Quand ils sont arrivés à ce niveau, le colonel lui-même n’était pas-là mais il avait laissé ses éléments pour empêcher toute démolition », a raconté un voisin qui espère qu’un jour la loi sera appliquée dans toute sa rigueur.
Laurent Omba