L’ Union européenne a fait part, une nouvelle fois, de sa préoccupation face à l’escalade des hostilités dans l’Est de la RDC, causant l’aggravation de la situation humanitaire avec des millions de déplacés internes et de graves violations des droits de l’Homme.
Dans un communiqué publié lundi par le Haut-représentant de l’Union européenne, Bruxelles a condamné « l’utilisation de missiles sol-air et de drones avancés » dans ce conflit opposant l’armée de la RDC aux rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.
Alors que la paix, la stabilisation et le développement durable dans l’Est de la RDC paraissent comme une priorité, l’Union européenne appelle à une étude des causes profondes du conflit dont « la mauvaise gouvernance et la corruption, le manque d’institutions inclusives, l’impunité profondément ancrée et les abus de pouvoir, ainsi que la concurrence violente pour l’accès et le contrôle de la terre et d’autres ressources naturelles, ainsi que l’utilisation des ressources naturelles; réseaux illicites de trafic de ressources naturelles».
Bruxelles est surtout convaincue que ce différend n’a pas de solution militaire, « seulement une solution politique », notamment à travers les processus de Luanda et de Nairobi, mais aussi « un dialogue inclusif entre la RDC et le Rwanda pour s’attaquer aux causes profondes du conflit »
Sauf que pour ce « dialogue inclusif », Kinshasa a posé des conditions, comme par exemple le retrait des troupes rwandaises des territoires congolaises. Un préalable soutenu du reste par l’Union européenne qui a appelé à la cessation de « toutes les hostilités », au retrait ainsi qu’au désarment des rebelles.
Sans tergiverser, l’Union européenne a condamné « le soutien du Rwanda au M23 et la présence militaire sur le territoire congolais », exhortant Kigali à « retirer immédiatement tout son personnel militaire de la RDC et à mettre fin à tout soutien et coopération avec le M23 ».
Bruxelles craint notamment de voir les civils être davantage exposés et privés de l’aide humanitaire. Autre crainte affichée, la montée des discours de haine et de la xénophobie, ainsi que des politiques fondées sur l’appartenance ethnique.
Yvette Ditshima