Le président Félix Tshisekedi a, pour la première fois, commenté la possibilité d’ériger un mur pour marquer les limites frontalières entre la RDC et le Rwanda dans un contexte où la première accuse son voisin d’invasion et d’agression.
A plusieurs reprises, des voix se sont levées pour appeler à l’érection de cette frontière artificiel, présentée comme solution à la crise qui décime la partie orientale de la RDC depuis environ trois décennies.
Parmi les défenseurs de cette thèse figure notamment l’opposant et ancien Premier ministre, Adolphe Muzito, qui est allé jusqu’à établir des prévisions financières pour élever le mur de séparation entre la RDC et le Rwanda.
Seulement, cette proposition ne rencontre plus l’adhésion du président de la République.
Ce lundi, au cours d’une conférence de presse co-animée avec son homologue sud-soudanais, Félix Tshisekedi a brandi le caractère passager du régime « sanguinaire » en place à Kigali. Le président congolais a surtout mis en avant les relations fraternelles entre les peuples congolais et rwandais.
La position du président congolais rappelle une de ses déclarations faite en décembre 2022 pour prendre la défense du peuple rwandais, invitant les Congolais à ne pas considérer comme « ennemi » mais comme des « frères et sœurs » qui ont besoin d’aide « pour se libérer, parce qu’ils sont muselés ».
Pourtant, en octobre dernier, le président congolais avait avoué ne pas être « tenté de construire des ponts, mais plutôt des murs pour sécuriser (la) population ».
Selon le devis proposé par Adolphe Muzito, l’érection d’un mur de de sécurité entre la RDC et le Rwanda, devrait coûter environ 500 millions de dollars ; et permettre d’épargner les vies humaines, en plus de protéger les espaces fonciers, miniers et forestiers, « occupés et exploités illégalement par les envahisseurs ».
Djesany Sundi