Le gouvernement rwandais a dénoncé, dans un courrier adressé au président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, sa non-invitation à une réunion virtuelle du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’UA, prévue le 4 mars 2024.
Cette réunion va notamment examiner la situation dans l’Est de la RDC et le déploiement de la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC). Dans un courrier, Kigali exige des explications à Moussa Faki alors qu’elle a « appris avec une grande inquiétude que l’un des objectifs de la réunion est d’approuver le déploiement de la SAMIDRC et d’évaluer le soutien éventuel » à apporter à la SAMIDRC.
Avant même la tenue de cette réunion virtuelle, l’administration Kagame a prévenu que « tout soutien de l’Union africaine à la SAMIDRC impliquerait également de soutenir la position offensive du gouvernement de la RDC».
Une position de l’institution panafricaine qui pourrait, selon Kigali, compromettre « le règlement pacifique de la crise qui dure depuis des décennies en RDC ».
En des termes simples, le Rwanda a « prié » l’Union africaine « de ne pas autoriser ni financer » la Force de la SADC qui « ne peut se substituer à un processus politique ».
« Le gouvernement du Rwanda souhaite attirer l’attention de l’AUCh sur le fait que l’intention de contraindre l’Union africaine à soutenir le déploiement de la SAMIDRC ne peut qu’exacerber le conflit », lit-on dans ce courrier signé par le chef de la diplomatie rwandaise, Vincent Biruta.
Opposé au déploiement des troupes de la SADC dotées d’un mandat offensif, le pouvoir de Paul Kagame a pourtant brandi les prouesses d’une autre force régionale, celle de l’EAC, dont la présence sur territoire congolais aurait « conduit à un cessez-le-feu de mars à septembre 2023 ».
Déployée depuis décembre 2023, la Force de la SADC, placée sous le commandement de l’Afrique du sud, a un mandat offensif d’une durée de 12 mois avec, entre autres, pour objectif de lutter contre les groupes armés dans l’Est de la RDC dont le plus en vue est le M23 qui bénéficie, selon des rapports crédibles, d’un appui du Rwanda en hommes et en ressources.
Yvette Ditshima