Alors qu’il avait écarté toute idée d’une discussion avec le M23 qu’il considère comme un groupe terroriste, le gouvernement congolais semble vouloir faire marche arrière face à la progression de la rébellion mais aussi à la pression de la communauté internationale.
Le 16 novembre prochain s’ouvre à Nairobi le dialogue dit « intercongolais », convoqué par la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (EAC).
Pour le président burundais Evariste Ndayishimiye qui assume la présidence tournante de l’EAC et le facilitateur Uhuru Kenyatta, il est nécessaire d’impliquer tous les groupes armés dans ce processus, y compris le plus remuant d’entre-eux, le M23.
Kinshasa va-t-il accepter de prendre langue avec cette rébellion soutenue par le Rwanda? En juin dernier, lors de la prise de Bunagana, le gouvernement congolais avait classé le M23 sur la liste des groupes terroristes. A ce titre, il avait écarté toute idée de discussion avec ce dernier.
Le gouvernement congolais va-t-il fléchir face à l’appel de communauté internationale qui soutient la position de l’EAC et face à la progression de cette rébellion qui a conquis presque tout le territoire de Rutshuru ? Lors de son habituel briefing devant la presse samedi, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya n’a pas écarté l’idée de la réintégration du M23 au processus de paix de Nairobi. Mais, à condition que la rébellion ne quitte les localités qu’elle occupe.
C’est déjà tout dire du changement de paradigme de Kinshasa. Un changement dicté par la réalité du terrain. C’est certainement ce que le M23 cherchait en lançant le 20 octobre dernier les nouvelles offensives qui lui ont permis de gagner les localités de Kiwandja et de Rutshuru Centre.
Socrate Nsimba