La guerre dans l’Est de la République démocratique du Congo semble prendre véritablement un nouveau tournant.
Lentement mais sûrement, ce conflit armé est en train de virer, depuis un moment, vers une internationalisation qui ne dit pas son nom.
Les puissances étrangères qui, jusque-là, agissaient dans l’ombre s’impliquent on ne peut plus ouvertement.
L’enjeu principal de la guerre au Kivu — on ne le dira jamais assez —, reste le contrôle du riche sous-sol de cette partie du pays avec ses minéraux stratégiques. A l’ère de la transition énergétique, ce besoin n’a jamais été autant un enjeu du présent et du futur.
Les minerais du Kivu, selon certains observateurs, constitueraient un danger direct pour la sécurité et l’économie des pays occidentaux si jamais ils échappaient à leur contrôle. C’est le contrôle de l’industrie automobile de demain (avec la production des voitures électriques) qui se joue sous les terres congolaises.
Révolution stratégique
Si Washington, Londres, ou encore l’Union Européenne, préfèrent continuer à sous-traiter le Rwanda pour avoir une mainmise sur les ressources congolaises, l’heure de la révolution stratégique n’a-t-elle pas sonné pour Kinshasa ?
Pour l’heure, Félix Tshisekedi semble avancer dans une posture de ne pas frustrer des partenaires occidentaux. Compte-t-il sur leur changement d’approche ? En tout cas, la semaine dernière, quand Moscou donne son feu vert pour la signature d’un protocole d’accord militaire avec Kinshasa datant de 1999 et suspendu avec l’arrivée de Joseph Kabila au pouvoir en 2021, Kinshasa a vite fait de démentir cette information.
Prendre courage
Entre-temps, le protocole d’accord entre l’UE et le Rwanda sur les minerais stratégiques et l’appui militaire de la Pologne à l’armée rwandaise sont autant d’indicateurs éloquents de la position jusqu’ici inchangée des occidentaux.
Du coup, au pays, de plus en plus de voix poussent Kinshasa à prendre le courage entre deux mains pour rejoindre le bloc pro-russe, notamment le BRICS, après trois décennies d’une guerre sciemment entretenue.
PML