Face à la crise humanitaire et éducative provoquée par la guerre dans l’Est du pays, le gouvernement congolais prépare un dispositif multimodal pour assurer la continuité de l’apprentissage des enfants déplacés.
Lors d’un briefing presse mardi, Raïssa Malu, ministre d’État en charge de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté, a annoncé la mise en place d’un enseignement à distance, en collaboration avec des partenaires financiers et humanitaires.
« Nous allons mettre en place un dispositif multimodal, une session spéciale pour sauver l’éducation. La priorité maintenant, c’est comment définir l’essentiel. L’aspect psychosocial des enfants sera également pris en compte », a-t-elle déclaré.
Plus de 2 500 écoles sont fermées au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, en raison des affrontements entre les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda et les FARDC. À Goma, la situation est particulièrement critique : des milliers d’élèves sont privés d’éducation, tandis que des infrastructures scolaires ont été détruites ou transformées en abris pour les déplacés.
Au-delà des bâtiments, c’est l’impact psychologique qui inquiète le plus la ministre.
« Le plus important, c’est l’enfant, l’élève. Dans leurs têtes, cet impact est bien plus grave qu’une école détruite. Je voudrais que nous ayons tous conscience que c’est un double crime », a indiqué Raissa Malu.
Le gouvernement congolais, en collaboration avec des partenaires internationaux, affirme rester mobilisé pour garantir une réponse éducative d’urgence, afin que la guerre ne prive pas toute une génération d’enfants de leur avenir.
Yvette Ditshima