L’ancien Premier ministre, Adolphe Muzito, fait ce jeudi à Kinshasa devant la presse la restitution de sa visite, la semaine dernière, à Kwamouth, territoire de Maï-Ndombe, touché par un conflit interethnique meurtrier entre les Teke et les Yaka.
L’homme reconnaît la difficulté de déterminer avec précision les causes et les acteurs principaux de ce conflit. Mais au regard des témoignages reçus, il a toutefois noté des « évènements constants » qui constituent des « faits immédiats » de ce conflit.
Muzito cite deux faits majeurs : la hausse de la redevance coutumière des propriétaires terriens (Teke), ce qui n’a pas été accueilli favorablement par les Yaka (exploitants) et l’installation d’un chef coutumier Yaka dans une terre Teke.
Quant aux acteurs de ce conflit, ils viendraient aussi de l’extérieur, à en croire le témoignages reçus par Muzito. On soupçonne une instrumentalisation des hommes politiques. Mais aussi des « Mbororo », des éleveurs des bouviers nomades.
Ainsi, parmi ses propositions, Adolphe Muzito demande à l’État de réglementer la redevance coutumière entre les propriétaires terriens et les exploitants.
» Il faut des textes qui distinguent les terres de l’État et les terres ancestrales « , a-t-il ajouté.
Sur le plan judiciaire, il appelle la justice à identifier et à juger les responsables de ce conflit.
Concernant les aspects humanitaires, cet acteur politique invite le gouvernement à réhabiliter des écoles et maisons brûlées et à assurer des moyens de survie à une population qui ne peut plus se rendre aux champs à cause de l’insécurité.
Il propose notamment la réhabilitation de la route (200km entre Maluku et Mongata) pour faciliter les activités économiques.
Le conflit entre les Teke et le Yaka a déjà fait près d’une centaine de morts et des villages brûlés. Une situation qui a occasionné des déplacements massifs des populations.
Chaly Nsunda