Muhindo Nzangi, ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire et un des leaders politiques du Nord-Kivu, a affirmé ce lundi que le gouvernement a levé l’option de composer avec des groupes armés pour lutter contre les rebelles du M23.
Ces derniers forment un autre groupe armé (aussi terroriste, selon Kinshasa) qui, depuis l’année dernière, a conquis des vastes pans du territoire au Nord-Kivu.
« Les Wazalendo, les jeunes patriotes et tous ceux qui ont déjà tiré une balle sont désormais reconnus par le gouvernement congolais. Ils seront mis dans les mêmes conditions que les FARDC pour défendre la patrie », a affirmé ce lundi Muhindo Nzangi.
Et d’ajouter :
« Ce sont les réservistes pour qu’en cas d’agression de notre pays comme c’est le cas aujourd’hui, ils soient mis dans les mêmes conditions que l’armée sur le terrain. On ne peut pas croire que nous serons indéfiniment défendus par les autres. »
« Il n’y a pas de forces supplétives lorsque les gens défendent leur propre pays. Ce sont des vrais compatriotes », a-t-il nuancé.
Le ministre de l’ESU a expliqué que cette option offre l’avantage de « régler deux problèmes à la fois : combler notre problème d’effectif et vider ce qu’on appelait les groupes armés locaux ».
« Lorsque ces gens seront dans l’encadrement adéquat de l’armée pendant les opérations, je crois qu’on ne parlera plus des groupes armés locaux », a-t-il dit.
Bien avant de lever cette option, le gouvernement congolais a déjà été accusé par Kigali de collaborer avec des groupes armés, notamment les FDLR, la rébellion hutus rwandais.
En octobre 2022, un rapport de Human Right Watch a confirmé cette collaboration entre les FARDC et des groupes armés locaux.
Laurent Omba