L’abbé Jean-Bosco Bahala, coordonnateur du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS), a présenté jeudi devant la presse, un bilan d’étape de ses activités après presque six mois de gestion.
Nommé en octobre dernier à la tête de ce service public sous tutelle de la présidence, l’ancien président du Conseil supérieur de l’audiovisuelle et de la communication (CSAC) s’est réjoui d’avoir aujourd’hui près de 5.000 ex-combattants en instance d’être réinsérés économiquement dans la société.
A ce jour, entre treize et quatorze mille membres de groupes armés ont déjà affiché leur intérêt au programme, selon l’Abbé Bahala. « L’objectif est d’atteindre 50.000 hommes », a-t-il ajouté.
Contrairement aux programmes de démobilisation précédents, le P-DDRCS met un accent particulier sur la communauté plutôt que sur le démobilisé. Selon l’Abbé Bahala, cette approche vise à faciliter le retour à la vie civile, tout en évitant de donner l’impression « d’avoir récompensé une personne qui a nui à la communauté ».
« Ceux qui déposent les armes doivent redevenir membres de leurs communautés pour pouvoir les relever. Les programmes précédents étaient centrés sur l’ex-combattant à qui on donnait un kit de désarmement : un vélo, une moto, une machine à coudre… Quand il rentrait dans la communauté, c’était comme si on avait récompensé quelqu’un d’avoir nui à sa communauté », a-t-il expliqué.
Cette approche avait pour conséquence, selon lui, d’occasionner le retour dans les groupes armés des combattants démobilisés dès que les causes ayant occasionné la prise des armes ressurgissaient.
« Certains détenaient jusqu’à trois ou quatre cartes de désarmement. Aujourd’hui l’accent est mis sur la communauté. Tout se fait par la communauté, dans la communauté, pour la communauté et avec la communauté. L’ex-combattant avec les membres de sa communauté participe à un projet de relèvement de la communauté, comme des travaux à intensité de construction des routes », a-t-il ajouté.
Le P-DDRCS vise à « mettre fin à la prolifération des groupes armés et ramener la paix tout en corrigeant les tares des programmes précédents en faisant de l’ex-rebelle un acteur du développement communautaire ». Alors que ces prédécesseurs comme le CONADER, UPNDDR, DDR1, DDR2, STAREC, AMANI ou encore CIA « étaient trop dépendants du financement extérieur » tout étant essentiellement « bureaucratique », le P-DDRCS prône la « durabilité des résultats ».
Yvette Ditshima