Le procès opposant le ministère public au journaliste Stanis Bujakera devant le tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe a repris ce vendredi 12 janvier à la prison centrale de Makala.
Correspondant de Jeune Afrique et directeur de publication adjoint du site Actualite.cd, Stanis Bujakera est incarcéré depuis quatre mois à la prison centrale de Makala. Il est accusé d’avoir falsifié puis diffusé un document attribué à l’Agence nationale des renseignements (ANR), lequel remettait en cause le rôle des renseignements militaires dans l’assassinat de l’ancien ministre des Transports Chérubin Okende dont le corps a été retrouvé mi-juillet dans son véhicule sur l’avenue des Poids lourds à Kinshasa.
Ce document avait inspiré u. article publié le 31 décembre dans le site de Jeune Afrique, lequel ne portait pas la signature de Stanis Bujakera.
Pour la reprise du procès, il a été question d’opposer quelques spécimens (impression d’une signature et deux sceaux) envoyés par l’ANR à ceux précédemment présentés par le procureur général. Mais aussi, de faire le point sur le rapport de contre-expertise demandé par la défense.
Sur ce dernier point, le tribunal a annoncé que l’expert qu’il avait désigné pour la contre-expertise lui a signifié par écrit que ses machines sont tombées en panne suite à un court-circuit électrique. Et qu’il était en voie d’acquérir d’autres équipements commandés à l’étranger. Ce qui pourrait prendre un peu plus de temps.
La défense n’a de cesse contester les compétences de cet expert qui, selon lui, non seulement il est greffe du tribunal, mais aussi est un simple informaticien qui n’a pas de compétences requises en matière de réseaux et télécommunications. Des insuffisances que même le ministère public avait reconnues.
Au sujet des spécimens envoyés par l’ANR, ils ne semblent pas concorder avec ceux présentés par le procureur comme appartenant à l’agence. Dans sa lettre envoyé au tribunal, l’administrateur directeur-général de l’ANR n’a pas non plus établi que le document à la base de ce dossier était un faux et une falsification.
Au regard de tous ces nouveaux éléments, la défense a demandé encore une remise en liberté provisoire du journaliste. Le tribunal va se prononcer sur cette nouvelle demande dans les prochains jours.
En attendant, la prochaine audience est fixée pour le 2 février.
Infos.cd