Soixante-sept détenus ont quitté ce jeudi en début de soirée, la prison centrale de Makala à Kinshasa. Cette vague de libérations est la deuxième en moins de deux mois.
Les 67 personnes libérées font partie, selon le procureur général près la Cour de cassation, d’un premier lot de détenus « sans dossiers » ou « arrêtés par hasard » et sont principalement du ressort du parquet de Gombe. Ils ont été identifiés par une commission spéciale du ministère de la Justice chargée de procéder au désengorgement des prisons de Makala et de Ndolo à Kinshasa.
Lors de la dernière réunion du gouvernement le vendredi, le président Félix Tshisekedi avait demandé à la ministre de la Justice et aux autorités judiciaires de suivre les dossiers de détenus face à la surpopulation de la prison.
Construite pour accueillir 1500 détenus, la prison de Makala en herbege aujourd’hui plus de 14 000, soit plus de 800% de sa capacité.
Selon Firmin Mvonde, le n°1 des parquets judiciaires en RDC, d’autres détenus devront quitter la prison centrale de Makala dans les prochains jours après analyse des dossiers provenant des autres parquets. Cependant, il a démenti l’existence d’un détenu ayant passé 21 ans à Makala sans procès. Le journaliste Stanis Bujakera, qui a passé 6 mois dans cette prison, avait pourtant assuré avoir rencontré le « plus vieux détenu » de Makala.
Au-delà de tout, cette action met une fois de plus à nu le dysfonctionnement de l’appareil judiciaire décrié par Félix Tshisekedi. Le parquet envoie-t-il des prévenus à la prison de Makala sans dossiers ? C’est en tout cas ce que révèle ce nouveau travail de désengagement de la prison Makala.
Infos.cd