La montée spectaculaire des eaux du fleuve Congo s’emmène avec son lot de cas insolites. Parmi lesquels, le transport par pirogue dans le quartier Kinsuka, dans la commune de Ngaliema.
Alors que les eaux refoulées du fleuve à travers une rivière a submergé le pont qui relie la route de la société Carrigres au saut de mouton de Pompage, des piroguiers de circonstance ont vite trouvé un moyen de se faire un peu d’argent. Il faut débourser 500 francs pour une traversée d’une dizaine de mètres.
Danou Efambe, un habitant de ce coin, n’a plus d’autres choix que de prendre ce raccourci. D’autant plus passer par le saut de mouton, il y a bien risque de faire plusieurs heures dans les embouteillages.
« Avec ce service pirogue, ce n’est pas seulement une question d’argent. Mais surtout un moyen de soulager tant soit peu la souffrance de la population », déclare un piroguier.
Entre-temps, plusieurs familles ont abandonné leurs habitations submergées. L’assistance du gouvernement se faisant toujours attendre, ceux qui n’ont pas de moyens pour se déplacer momentanément vivent désormais sous la belle étoile.
Cela n’est pas sans risque car exposés à diverses maladies d’origine hydrique.
« Ces eaux stagnantes dégagent une odeur nauséabonde qui nous expose à diverses maladies. Nous sommes abandonnés à notre triste sort », déplore l’un des habitants.
Selon la Régie des voies fluviales (RVF), le fleuve Congo connaît une crue exceptionnelle jamais vécue depuis les années 1960. Pour des spécialistes, le réchauffement climatique et des constructions dans le lit secondaire du fleuve seraient à la base de ce phénomène.
Zoé Tuezi