Au plus tard le 20 mars, le Tribunal de grande instance de la Gombe va prononcer son jugement sur l’affaire opposant le ministère public au journaliste Stanis Bujakera, incarcéré à la prison centrale de Makala depuis plus de six mois.
Ce lundi, au cours d’une conférence de presse à Kinshasa, les organisations professionnelles des médias de la RDC ont exigé la libération pure et simple du journaliste congolais le plus suivi sur Twitter.
Dans un message lu par Tshivis Tshivuadi, secrétaire général de l’Ong le Journaliste en danger (JED), ces professionnels des médias demandent au juge qui va trancher cette affaire à un « sursaut d’honneur et d’indépendance ».
Correspondant de Jeune Afrique et Reuters en RDC, mais également directeur de publication adjoint du site d’informations Actualite.cd, Stanis Bujakera risque 20 ans de prison, selon le réquisitoire du procureur.
Ce dernier l’accuse d’avoir fabriqué le sceau et le contenu d’un rapport interne attribué au département de sécurité interne de l’Agence nationale des renseignements (ANR), lequel met en cause les renseignements militaires dans la mort, en juillet dernier, de l’opposant Chérubin Okende.
Ces poursuites font suite à la publication, le 31 juillet 2023, d’un article de Jeune Afrique faisant référence à cette note interne. Mais devant le tribunal, le procureur n’a pas réussi à fournir la moindre preuve irréfutable de ses accusations. L’expert sollicité par le tribunal de grande instance n’a pas non plus dans son rapport établi que c’est bel et bien Stanis Bujakera qui aurait fabriqué et diffusé en premier le document incriminé.
« Quel que soit le verdict, l’histoire retiendra que ce procès était politique. Plus grave, c’est une atteinte à la liberté de la presse et d’expression », a déclaré Tshivis Tshivuadi, appelant les professionnels des médias à rester mobiliser contre « toute tentative de confiscation de leur liberté ».
« C’est le métier du journaliste qui est en danger », martèle Jean-Marie Kassamba, président provincial de l’Union nationale de la presse Congo (UNPC/Kinshasa).
Les professionnels des médias sont appelés à venir nombreux le jour du prononcé du verdict à la prison centrale de Makala.
Infos.cd