Le 30 juillet de chaque année marque la célébration de la Journée internationale de traite des personnes. Pour
En prévision de l’édition 2023 de cette journée, qui sera célébrée sous le thème : « Chaque victime de la traite des êtres humains compte, ne laissez personne de côté », le service spécialisé de la présidence de la République congolaise en charge de la lutte contre la traite des personnes a lancé mercredi une campagne de sensibilisation contre la mendicité forcée, le mariage forcé, la prostitution organisée, le trafic d’organes et l’exploitation sexuelle. Ces pratiques constituent des formes de la traite des personnes.
Cette campagne de sensibilisation est organisée en partenariat avec l’Agence américaine de développement (USAID) et avec l’appui technique de l’Organisation internationale de migration (OIM).
Jeudi, Chantal Yelu Mulop, cheffe du service présidentiel en charge de la lutte contre la traite des personnes, et Ely Thelot, conseiller technique de l’OIM, ainsi que des animateurs sociaux ont été sur le terrain dans différents points chauds de Kinshasa pour sensibiliser les Kinoises et Kinois sur toutes ces violations des droits humains qui participent de la traite des personnes. Ils ont été à Victoire, Ngaba, Huileries, Kintambo magasin, Pompage, Masina, Kinkole, Kisenso et Selembao.
Chantal Yelu Mulop et sa suite ont expliqué à la population ce qu’est la traite des personnes et partagé l’information sur le cadre juridique y relatif.
« Les Kinois doivent savoir que le Président de la République avait promulgué au mois de décembre 2022 la loi sur la traite des personnes. Cette loi doit être partagée à travers le pays pour qu’une personne qui vit en situation de traite des personnes, dénonce afin que des poursuites s’en suivent pour arrêter le bourreau et le condamner selon la loi. La peine est de plus de 20 ans de prison », a-t-elle indiqué. En plus de condamner le bourreau, a-t-elle poursuivi, la loi prévoit des mécanismes de prise en charge des victimes.
Aussi, Chantal Yelu Mulop a signalé aux Kinois que la mendicité, le mariage forcé, les ventes d’organes, la prostitution organisée sont des formes de traite des personnes, et par conséquent interdits par la loi.
De son côté, Ely Thelot, conseiller technique de l’OIM RDC, a salué les efforts importants fournis par la RDC pour combattre la traite des personnes. Ce qui fait d’elle « l’un des pays exemplaires en Afrique ».
Selon une étude menée par l’OIM, plus de 50 millions de personnes dans le monde sont victimes de la traite des personnes qui touche surtout les groupes les plus vulnérables, notamment les femmes et les filles. Celles-ci représentent les 2 tiers des victimes détectées et signalées par 148 pays.
En RDC, les pratiques relevant de la traite des personnes sont très peu connues par le grand public. Une récente cartographie des services de prise en charge des groupes vulnérables, réalisée par l’OIM avec le concours financier de l’USAID, a révélé que 71% des responsables des centres d’accueil de Kinshasa, ignorent ce qu’est la traite des personnes, la confondent avec la maltraitance des enfants et 82% de ces responsables des structures d’accueil, ne savent pas entrer en contact avec le service spécialisé de la présidence dédié à la lutte contre la traite des personnes.
D’où le sens de la campagne menée depuis mercredi par ce service. Une campagne similaire a été organisée l’année passée à Kisangani, chef-lieu de la Tshopo.
Yvette Ditshima