Le Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe a rejeté, ce mardi, une autre demande de mise en liberté provisoire de Stanis Bujakera. Ce septième refus intervient moins d’une semaine après le briefing du président de la République, au cours duquel il avait remis en question la procédure.
« Je crois qu’il est peut-être victime de cette justice malade », avait déclaré Félix Tshisekedi en évoquant l’affaire Bujakera et promettant d’y « fourrer son nez » pour en savoir plus.
Cinq jours après et malgré l’indignation du magistrat suprême, statu quo dans le dossier du journalisté, arrêté depuis septembre 2023 pour un article de Jeune Afrique dont il est le correspondant à Kinshasa. S’il n’a signé cette production médiatique, le Parquet l’accuse d’avoir « fabriqué » le document attribué à l’Agence nationale des renseignements (ANR) sur lequel se fonde l’article qui retrace les contours du décès de l’opposant Chérubin Okende en juillet 2023.
Ses avocats, qui ont longtemps contesté ces accusations, ont pu obtenir une contre-expertise qui tarde cependant à livrer ses résultats alors que l’identité même de l’expert pose problème. Dans une récente enquête, Jeune Afrique et un collectif avaient pu prouver que Bujakera n’est pas à l’origine de ce document.
Yvette Ditshima