Avant d’être transféré à la prison de Makala jeudi, le journaliste Stanis Bujakera avait été devant la chambre de conseil du tribunal de paix de Kinshasa-Gombe pour y être auditionné.
Au cours de cette audition, Bujakera, assisté de ses avocats, avait sollicité une remise en liberté provisoire, tant sa fuite n’est pas à craindre.
« Le tribunal a 48h à compter de la prise en délibéré de l’affaire, c’est-à-dire après l’audience d’hier, donc au plus tard demain », a expliqué à Actualite.cd Me Charles Mushizi, membre du collectif d’avocats de Bujakera.
Et de poursuivre :
« Mais les cours et tribunaux ne fonctionnent presque pas le samedi. Donc, on espère pour aujourd’hui pour qu’on reste dans le délai légal de 48h ».
Contre ce journaliste, directeur de publication adjoint à Actualite.cd et correspondant en RDC de Jeune Afrique, il est retenu ces griefs : propagation de faux bruits, faux en écriture et usage de faux. Bujakera est aussi accusé de distribution d’un faux document, « une infraction qui est tirée du nouveau code du numérique ».
Ces différentes infractions découlent de la publication, par Jeune Afrique dans un article qui porte la signature de cette maison de presse et non du journaliste, d’un rapport confidentiel attribué à l’Agence nationale des renseignements (ANR) sur les circonstances de l’assassinat du député Chérubin Okende. Ce rapport, selon le porte-parole du gouvernement, est un « faux ».
Pour le ministère public, c’est Bujakera qui a été à la base de la distribution et de la propagation de ce « faux document » portant l’entête de l’ANR et la signature d’un directeur de ce service des renseignements.
Des allégations balayées d’un revers de la main par Me Mushizi, car elles ne sont pas prouvées et qu’en plus, son client n’a jamais reconnu être auteur de ce document.
En attendant la décision du tribunal de paix sur la demande de remise en liberté provisoire, Bujakera demeure en détention à la prison centrale de Makala où il a été transféré jeudi par convoi spécial.
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