La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) s’est exprimée ce vendredi sur « l’intrusion d’un escadron armé à l’archevêché de Lubumbashi », intervenue le 24 février dernier.
A l’instar de Mgr Muteba, qui a publié jeudi un mémo au sujet de cet événement, la CENCO, par le biais de son président, Mgr. Marcel Utembi, a appelé à une « enquête sérieuse pour élucider la situation et infliger des sanctions subséquentes aux commanditaires ».
Mgr. Fulgence Muteba a été à l’origine l’année dernière d’un Forum de réconciliation entre les fils du Katanga avec aux premiers plans Joseph Kabila et Moïse Katumbi.
De manière subtile, les évêques ont commenté sur cette initiative de l’archevêque de Lubumbashi en rassurant que « les interventions, les déclarations ou les messages des Évêques ne sont nullement motivés par une course concurrentielle vers un quelconque pouvoir étatique ».
Aussi, ont-ils invité les politiques à ne pas avoir peur de l’Eglise catholique.
« Les insultes, les intimidations, les menaces ou toute forme de musellement, dirigées contre elle et ses pasteurs, sont contre-productives pour leurs auteurs », ont ajouté les prélats catholiques.
Dans son mémo, Mgr. Muteba a relaté que ce jour-là, un escadron armé a débarqué à l’archevêché et devant la cathédrale Saints Pierre et Paul de Lubumbashi, à sa recherche.
Il s’est agi d’une « inspection irrespectueuse » violant un domicile privé et un lieu de culte ; et menée par un convoi de douze véhicules des militaires « armés jusqu’aux dents, se déclarant de la Garde républicaine ».
Pour éclairer les faits autour de cette « cette incursion criminelle », Mgr Muteba a aussi exigé une enquête dont les résultats seront « rendus publics », et que soit « communiqué le(s) nom(s) du (ou des) commanditaire(s) et aussi le motif réel de cette incursion criminelle ».
Aussi, attend-il la « condamnation ferme de la part des autorités établies de cette opération militaire abusive et indue ». Mais surtout, des « excuses publiques des auteurs de ces actes délictueux et des sanctions exemplaires à l’encontre de ces hommes de troupe, qui ternissent l’image de notre armée et de notre pays, afin que pareille forfaiture ne se répète plus. Et, enfin, des garanties de sa sécurité personnelle et de celle de son personnel. »
Laurent Omba