Le jour J est finalement arrivé. Le chanteur Fally Ipupa va défier ce samedi 25 novembre la plus grande salle de spectacle fermée d’Europe, la Défense Arena de Paris. Il deviendra ainsi le premier artiste congolais et de l’Afrique centrale à s’y produire.
Cette prestation devant près de 40 mille spectateurs, à en croire l’artiste qui s’est confié ce même samedi sur Top Congo, présente un double défi majeur pour l’artiste mais aussi pour l’avenir de la musique congolaise.
D’abord, artistique : l’homme de Tokos devrait confirmer à la face du monde qu’il a atteint incontestablement une dimension internationale qui ferait de lui aujourd’hui la plus grande star non seulement de la RDC mais de l’Afrique centrale.
Ensuite, le défi est hautement politique. Depuis treize ans, les artistes congolais sont empêchés de livrer des concerts en Europe par un groupe d’opposants politiques d’un autre genre appelés des « combattants». Avec à leur tête Boketshu 1er, ces combattants ont également promis d’empêcher par tous les moyens la tenue de ce concert.
Si Fally Ipupa avait réussi, en 2020, à les défier en livrant son concert à Accor Arena à Paris, cela ne s’est pas fait sans émeutes à la gare du Nord de Paris.
Cette fois-ci, avec la collaboration des autorités sécuritaires françaises, « Aigle » rassure ses fans que tout se passera très bien.
« Je ne céderai jamais devant des gens qui s’autoproclament combattants pour leurs propres intérêts, qui prennent le combat pour un fonds de commerce », a-t-il déclaré à Jeune Afrique.
Sur ce terrain de la résistance, il devrait normalement bénéficier du soutien des autres artistes congolais, quelles que soient leurs divergences.
« La réussite du concert de Fally aujourd’hui signera probablement la fin de la mésaventure de ces soi-disant combattants et rouvrira une fois de plus grandement la porte de l’espace Schengen à nos artistes pour le rayonnement de notre culture », commente un chroniqueur de la chanson congolaise.
Il faut le dire, Fally Ipupa n’a pas que des amis dans l’espace artistique congolais. Lui qui est parfois mis en concurrence avec Ferré Gola ou encore en conflit avec ses aînés Koffi Olomide ou encore JB Mpiana. Mais face aux ennemis communs que sont des « combattants», faire bloc y va de l’intérêt de tout le monde.
Socrate Nsimba