Bouleversée, la veuve Kiamuangana, Séraphine Kondoli Kiriza (49 ans) s’est confiée en exclusivité à INFOS.CD sur ses soucis avec un groupe d’enfants de son défunt mari. Alors que les obsèques du célèbre saxophoniste, décédé depuis le 14 octobre, sont attendues à la fin de ce mois au Palais du peuple, Séraphine Kondoli révèle que certains enfants de son défunt lui réservent un traitement dégradant.
« On m’accuse de profiteuse, voleuse… Ils disent de moi une jeune fille de 20 ans, alors que j’en ai plus et j’ai vécu durant plusieurs années avec leur papa. Ils refusent que je participe aux obsèques de mon époux. Je pleurs mon mari loin de notre toit conjugal, parce que les enfants me promettent la mort. Je n’ai rien contre eux, je veux seulement rendre les derniers hommages à mon époux », s’est-elle confiée.
Les tensions entre des enfants Kiamuangana et leur belle mère datent de longtemps. Elles ont été exposées à la place publique en avril dernier lorsque Kiamuanga a décidé de légaliser son union avec Séraphine.
A deux jours du mariage civil qui a eu lieu le 23 avril, treize enfants de Kiamuangana signeront une procuration spéciale, marquant leur opposition au mariage de leur père estimant que ce dernier est toujours marié à Mme Bola Lucie Caroline et qu’étant victime d’un AVC, il n’avait plus « toutes ses facultés mentales pour décider, contracter ou engager quoi que ce soit ».
« Que les enfants ne trahissent pas la mémoire de leur papa »
Et Pourtant, c’est depuis 29 ans que Verkys Kiamuangana vivait en couple avec Séraphine Kondoli après une union coutumière. Lorsqu’elle est dotée par Verkys, Séraphine n’a alors que 26 ans. Le couple aura quatre enfants ( deux filles et deux garçons).
« Que les enfants ne trahissent pas la mémoire de leur papa qui m’a beaucoup aimé de son vivant. Ses proches et sa grande famille biologique le savent. Malheureusement, ils ne savent dire mot devant les enfants », dit Séraphine.
En outre, la veuve Kiamuangana fait des révélations troublantes sur les circonstances du décès de l’artiste.
Quatre derniers mois sans voir son mari
Elle raconte n’avoir pas vu son mari les quatre derniers mois de sa vie. Le 14 juin 2022, se souvient-elle, la famille de Verckys Kiamuangana, avec à la tête son fils « Vévé », est venue prendre l’intéressé, officiellement, pour une « retraite de prière de 5 jours. » Elle raconte que Verckys Kiamuangana sera conduit dans un chantier de son fils « Vévé » dans la commune de Kasa-vubu où l’accès lui a été interdit.
Verckys Kiamuangana y restera quatre mois. C’est pendant cette période qu’il sera admis aux soins intensifs pendant trois mois, jusqu’à sa mort le 14 octobre.
« Je suis restée avec mon mari durant 29 ans. Je l’ai emmené 12 fois à l’hôpital, avec le soutien de l’État et parfois avec nos propres moyens, sans qu’il ne meurt. Et voilà, seulement quatre mois qu’ils l’ont emmené avec eux, mon cher époux va mourrir », regrette la veuve.
« J’ai besoin d’être sécurisée »
Séraphine tient à rendre les derniers hommages à son défunt mari. Elle demande, pour cela, à être sécurisée.
« Ils disent que je ne dois pas être aux obsèques, car le Chef de l’Etat, son épouse, le Premier ministre et plusieurs autres autorités du pays me verront et voudront m’assister pour mieux prendre soin des orphelins qui sont restés avec moi. Je ne quémande pas pourtant. C’est mon défunt mari que je veux pleurer. Que la ministre du Genre et celle de la Culture me viennent en aide. J’ai besoin d’être sécurisée pour mieux rendre hommages à mon cher époux. »
L’artiste Georges Kiamuangana Mateta alias Verckys est décédé à l’âge de 78 ans à Kinshasa. Il laisse derrière lui une riche carrière dans le monde musical et celui des affaires. Saxophoniste et chef d’orchestre du Congo-Kinshasa, il a été membre de TP OK Jazz de François Luamba Makiadi. En 1969, il quitte OK Jazz pour former son groupe Vévé. Producteur, il a travaillé avec plusieurs artistes congolais. Il va aussi diriger la Socoda (Société congolaise des droits d’auteur) et l’Umuco (Union des musiciens congolais).
Socrate Nsimba