Le président Tshisekedi a nommé la semaine dernière de nouveaux mandataires dans une dizaine d’entreprises publiques. Comme il y a deux ans, lors de la première vague de nominations, des choix ont été plus politiques que techniques.
8 avril 2021, Jean-Marc Kabund, alors homme fort du régime Tshisekedi qui a joué un rôle central dans l’éclatement de la coalition FCC-CACH, qui réunissait Joseph Kabila à son successeur Félix-Antoine Tshisekedi, reçoit les députés nationaux ayant fait allégeance à l’Union sacrée dans le quartier GB à Kinshasa.
« Dès que le gouvernement sera publié, demain ou après-demain, les discussions commenceront pour les entreprises [publiques] », promet-il à ses interlocuteurs, de peur que ceux qui seront frustrés de ne pas figurer sur la liste gouvernementale ne bloquent l’investiture du gouvernement Sama Lukonde.
Aujourd’hui, Kabund est passé dans l’opposition, mais le marchandage politique pour des postes dans les entreprises publiques demeure. Tous les mandataires ou presque, nommés la semaine dernière par le chef de l’État, sont les produits des regroupements politiques membres de l’Union sacrée.
Le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Augustin Kabuya, a même fièrement présenté les heureux promus du parti présidentiel mercredi dernier devant une foule de combattants à Limete.
Que faut-il espérer des mandataires parrainés par des partis politiques ? Jonas Tshiombela [Photo], coordonnateur de la Nouvelle société civile du Congo (NSCC), les attend au tournant.
« On ne sera satisfait que lorsqu’on verra leur rendement positif », prévient-il à INFOS.CD.
Pour lui, des mandataires nommés dans ces conditions rendent plus compte aux décideurs qu’à la population.
Jonas Tshiombela aurait souhaité des nominations qui soient soumises aux critères de compétences que d’appartenance politique.
« Ces indicateurs ne sont pas de nature à nous garantir une bonne gestion des entreprises publiques», s’est-il plaint.
Déjà, deux ans en arrière, la première vague de nominations dans les entreprises a été décidée entre le FCC de Joseph Kabila et le CACH de Tshisekedi.
Toutefois, les seules satisfactions viennent de la Société nationale de l’électricité (SNEL), de la Regideso et du Fonds d’entretien routier (FONER) au bénéfice desquels le gouvernement a lancé en février dernier un appel d’offre pour le recrutement des mandataires.
Yvette Ditshima