À côté des églises, bars et terrasses, les établissements commerciaux à Kinshasa font du tapage sonore une stratégie de vente.
« Schéma -mot de passe, toza mpe ko déverrouiller ba téléphones… » Qui n’a jamais écouté ce son utilisé par des vendeurs de solutions téléphoniques à Kinshasa ? A longueur de journée, ces genres de bruits pré-enregistrés sifflent tellement en permanence dans les oreilles qu’on ne s’en rend plus compte.
Sur l’avenue Kianza, dans la commune de Ngaba, dans un périmètre de plus ou moins 50 mètres, au moins six établissements font leur tapage de l’ouverture à la fermeture.
Un centre tradipraticien dénommé « Bokokolologie » revendique l’expertise de soigner tout type de maladies, physiques tout comme… spirituelles. Pour attirer les potentiels patients à venir trouver la guérison, un lance-voix est installé à l’entrée. Juste à côté, une maison de vente de téléphones portables et ses accessoires fait aussi sa promo à l’aide d’un baffle.
En face, c’est un salon de coiffure couplé à un bar-terrasse qui, lui aussi, veut se faire entendre. Il ne faut pas non plus demander à sa voisine — une maison de vente des appareils électroniques — de rester silencieuse. À 20 mètres de là, une boutique d’habillement et un autre étalage de vente d’accessoires de téléphones et des Shawarma produisent aussi des décibels.
Si les bars, terrasses ont des heures fixes pour commencer à jouer la musique, conformément à l’édit de l’hôtel de ville de 2019, si les églises ont quand-même des heures de prière et de rassemblement, ces établissements commerciaux font du bruit de l’ouverture à la fermeture. D’autres peuvent aller jusque dimanche.
Très souvent, ces tintamarres s’ajoutent aux ronronnements des groupes électrogènes lors des coupures intempestives d’électricité. Sacré featuring.
La Rédaction