L’entreprise suisse qui exploite le cuivre et le cobalt industriels en République démocratique du Congo et le gouvernement congolais ont trouvé un accord à l’amiable. Glencore s’est engagé à payer 180 millions de dollars américains au gouvernement congolais pour éviter des poursuites au pénal pour des faits de corruption mis à sa charge.
Pour l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), cet accord est à saluer. Mais elle en veut plus. Dans un communiqué signé le 6 décembre, l’ACAJ demande à la Cellule nationale de renseignements financiers (CENAREF) qui a également enquêté sur ces faits de corruption de transmettre à la justice la liste des personnes corrompues pour être jugées et pour que les produits de la corruption soient confisqués.
L’ACAJ salue l’accord intervenu entre la RDC et la ste Glencore mettant fin aux poursuites pénales; et demande à la CENAREF de transmettre à la Justice la liste des personnes corrompues pour être jugées et les produits de la corruption soient confisqués @KapiambaGeorges pic.twitter.com/gz3FX8wVTp
— ACAJ (@acajasbl) December 7, 2022
En outre, cette organisation de la société civile invite le gouvernement à allouer à la CENAREF des ressources devant lui permettre d’accroître son professionnalisme ainsi que son efficacité dans la traque mutualisée de la délinquance financière internationale.
Glencore a admis en juin devant la justice américaine « avoir soudoyé des fonctionnaires » en République démocratique du Congo, mais aussi en Côte d’Ivoire, Guinée Équatoriale, Nigeria et Cameroun et Soudan du Sud.
Tout est parti des enquêtes menées par le Serious Fraud Office du Royaume-Uni révélant que les agents de Glencore ont versé des pots-de-vin d’un montant supérieur à 28 millions de dollars pour obtenir un accès préférentiel au pétrole notamment des cargaisons plus importantes, des qualités de pétrole supérieures et des dates de livraison préférentielles.
Glencore est présent en RDC depuis 2008 où il gère deux exploitations de cuivre et de cobalt industrielles, – Kamoto Copper Company SA (KCC) et Mutanda Mining SARL (MUMI)-, à Kolwezi, dans la province du Lualaba.
Socrate Nsimba