C’est une réalité « bien triste » qui sévit dans le secteur des finances publiques en RDC. Environ 80 commissaires aux comptes, nommés depuis mai 2006 pour un mandat de 5 ans conformément aux statuts des entreprises et établissements publics, sont encore en poste jusqu’en 2023. Ils sont en plus en situation de cumul des fonctions, car étant également inspecteurs des finances, agents de la Cour des comptes ou encore du Conseil permanent de la comptabilité au Congo (CPCC). Ils se retrouvent par conséquent en situation de juge et partie à la fois.
Jérôme Sekana, coordonnateur de l’ASBL « Toile d’araignée », qui est un réseau des journalistes spécialisés dans le traitement des questions économiques, est l’auteur de ces dénonciations.
« Ce qui nous écœure, nous avons des jeunes qualifiés qui sont des experts, mais qui ne peuvent pas être nommés commissaires aux comptes parce qu’il y a une clique de gens égoïstes qui veulent rester comme commissaires aux comptes pendant plus de 17 ans alors que la Loi ne leur autorise que 5 ans », a-t-il tonné mardi lors d’une conférence de presse.
« Toile d’araignée » a lancé un ultimatum de 7 jours à aux commissaires aux comptes hors mandat et en situation de cumul pour rendre le tablier. Cet ultimatum expire le mardi prochain. A défaut de s’exécuter, cette ASBL a prévenu de publier la liste de tous ces commissaires aux comptes au nombre desquels se trouvent certaines autorités du pays.
Les premières pressions, a-t-il relevé, ont donné du fruit. Notamment le fait pour certains commissaires aux comptes de suspendre leurs activités comme commissaires aux comptes. Loin de s’en contenter, «Toile d’araignée» leur exige de démissionner pour permettre au Premier ministre de signer un autre décret nommant de nouveaux commissaires aux comptes.
LOI