Deux personnes, l’une morale et l’autre physique, que les jeunes congolais doivent découvrir absolument : le Fonds spécial pour la promotion, l’entrepreneuriat et l’emploi des jeunes (FSPEEJ) et Rodérick-Victor Nyangi. Ce dernier nous a ouvert ses portes et nous dit tout ce qu’il faut savoir sur l’Etablissement Public qu’il dirige désormais comme deuxième personnalité.
C’est un Rodérick-Victor Nyangi, 38 ans, confortablement assis dans son nouveau fauteuil de Directeur général adjoint du Fonds spécial pour la promotion, l’entrepreneuriat et l’emploi des jeunes (FSPEEJ) qu’on trouve dans son bureau de l’Immeuble Kavali Center, en plein centre-ville de Kinshasa, en ce 24 janvier. Anneau à l’annulaire « droit », ce jeune égraine pour nous quelques lignes du Décret créant en 2018, le FSPEEJ.
Nommé par le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi en novembre 2022, Nyangi découvre encore les missions spécifiques du FSPEEJ. Mais pas vraiment les défis des Jeunes congolais en matière d’emploi, d’entrepreneuriat ou encore de formation et d’insertion socioprofessionnelle. Car, celui qui est passé tour à tour par le Programme National pour l’emploi des jeunes (Proyen), par le Secrétariat général de l’Emploi et Travail, par l’Office national de l’emploi (ONEM), ou encore récemment au ministère de la Jeunesse comme directeur de cabinet, maîtrise bien les arcanes voilà plus d’une dizaine d’années.
« Nous sommes suffisamment outillés pour gérer un tel établissement », avoue, sans fausse modestie, l’homme dans son élément.
Le FSPEEJ a, en autres, missions de financer des projets de création d’entreprises ou d’activités génératrices de revenus initiés par les jeunes ou leurs groupements ; des actions de formation, d’information et de communication des jeunes qui concourent à leur insertion et des projets des jeunes génies congolais…
Le DGA Nyangi a un schéma assez simple pour expliquer l’action de son établissement qu’il résume en « promotion-entrepreneuriat-employabilité-insertion ». Le FSPEEJ va donc accompagner des projets concourant à renforcer le Leadership et l’engagement social des Jeunes, des actions visant leur autonomisation ainsi qu’à leur faciliter l’accès aux credits, etc.
« La jeunesse est une catégorie très importante de notre société représentant près de 65% de la population. Les jeunes doivent être des acteurs du développement et placés au coeur d’un certain engagement dans l’intérêt de leur pays, et ce, à travers des initiatives de création des start-up, d’entreprises, d’emplois et autres structures permettant de créer la richesse », précise Rodérick-Victor Nyangi.
Poser les bases
Faciliter l’accès aux jeunes aux crédits, travailler à l’employabilité des Jeunes (réduire le fossé entre la formation reçue à l’université et le monde du travail, créer des opportunités d’embauche), renforcer leurs capacités entrepreneuriales, leur leadership en interne comme à l’international ainsi que leur sens d’engagement civique et social reste son leitmotiv au sein de cet Etablissement sous tutelle du Ministère en charge de la jeunesse.
En attendant d’entrer dans le vif de leur mission, Rodérick-Victor Nyangi et son titulaire, le Directeur général Joseph Mbuyi, travaillent à poser les bases d’un fonctionnement optimal du FSPEEJ.
« Au stade actuel, nous sommes en train d’apprêter les outils de travail, de mettre en place tous les mécanismes devant permettre aux jeunes de bénéficier d’un accompagnement au regard de nos missions. Aussi, nous preparons un certain nombre de projets qui seront lancés incessamment concernant notamment les formations en entrepreneuriat, les formalisations d’entreprises des jeunes, les concours des meilleurs projets innovants, etc. », déclare-t-il, sans donner des éléments chiffrés des objectifs à atteindre. Mais, assure-t-il, « ce sera plusieurs Jeunes qui, de mois en mois, dannées en années, seront formés, financés, inserés ou reinsérés… ».
« Pas d’accointances politiques »
Mais dans un pays longtemps gangréné par la corruption ou encore le clientélisme, une chose est de créer un Fonds pour les Jeunes, une autre est de s’assurer que les meilleurs Projets bénéficieront de l’appui.
Comment éviter de tomber par exemple dans les travers du Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI) qui, à un moment, a accordé directement ou indirectement la plupart des fonds à des acteurs politiques influents du Régime passé sur base de Projets fantaisistes ?
Le DGA Nyangi, pioché à l’Union pour la démocratie et le progrès Social (UDPS), l’actuel parti présidentiel, tente de rassurer : « Le Fonds est créé pour tous les Jeunes congolais. A partir du moment où ils sont butés à des difficultés ou ont besoin d’une assistance en vue de leur autonomisation, nous sommes appelés à intervenir. Nous ne regarderons pas des accointances politiques. D’ailleurs, cela n’est pas un critère de sélection des Projets à financer. Ce qui nous motive, c’est plutôt la satisfaction de l’intérêt général, surtout qu’en tant que Service Public vivant de l’argent du contribuable congolais ».
Secteurs prioritaires
Le FSPEEJ est donc ouvert à tous les secteurs d’activités, mais il cible particulièrement ceux qui sont plus porteurs d’emplois et d’opportunités ; ceux permettant une adaptation plus rapide des Jeunes… L’exemple des services, de l’agriculture, la construction, les nouvelles technologies (possibilité de créer beaucoup de start-up), les mines,… En gros, des secteurs à haute intensité de main d’œuvre. »
Rodérick-Victor Nyangi croit fermement que la promotion de la Jeunesse consiste surtout à travailler au niveau du Leadership des Jeunes.
« Le Jeune qui prend conscience de lui et de ses capacités, qui réalise qui doit etre l’acteur indispensable de l’essor de son pays, qui apprend à aimer son pays et qui sait innover. Cela entraîne la prise de conscience et le devoir de s’assumer, d’entreprendre et contribuer par là, à la création des emplois et de la richesse. Pour des Jeunes qui n’ont pas ces dispositions ou ces capacités, ajoute-il, ils sont susceptibles d’être inserés professionnellement en vue d’apprendre un metier ou être employés quelque part ».
Les mots et les intentions sont bien bons. Reste maintenant l’action, pour juger le mandataire public Rodérick-Victor Nyangi et l’ensemble de l’équipe du FSPEEJ.
Socrate Nsimba