Les appels d’offres pour l’exploration du pétrole et du gaz en RDC lancés en juin par le gouvernement congolais continuent de susciter des inquiétudes chez les organisations des défenses de l’environnement tant sur le plan local qu’international.
Greenpeace Afrique, en collaboration avec les ONG locales, a publié ce jeudi un Rapport basé sur la position des communautés locales qui redoutent des conséquences néfastes de l’exploration pétrolière et gazière.
En plus d’être une catastrophe climatique, de biodiversité, de santé et d’état de droit en devenir, estime Greenpeace, le rapport soulève des inquiétudes quant à la légalité de l’appel d’offres de blocs pétroliers et gaziers.
Ainsi, ce document démontre que certaines parties des appels d’offres pourraient être en contradiction avec la loi de 2011 sur l’environnement, la loi de 2014 sur la conservation de la nature et la loi de 2015 sur les hydrocarbures de la RDC.
Le rapport précise que dix jours avant le lancement de l’appel d’offres, le ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu, a annoncé que le nombre de blocs proposés était passé de 16 comme annoncés en avril à 30 (27 blocs pétroliers et 3 gaziers).
« Les 30 blocs pétroliers et gaziers ont fait l’objet de 5 appels à manifestation d’intérêt. Trois des cinq appels d’offres lancés par
le ministère le 28 juillet contiennent une anomalie flagrante », précise le même document.
Greenpeace se demande sur quelle autorité le ministre des hydrocarbures Didier Budimbu a procédé à l’appel d’offres des 14 blocs
pétroliers et gaziers pour « lesquels le Conseil
des ministres n’a pas donné son feu vert. »
La loi de
2015 sur les hydrocarbures de la RDC exige que le Conseil des ministres supervise tous les appels d’offres pétroliers et gaziers. Le décret d’application de la loi oblige
le ministre des Hydrocarbures à soumettre au Conseil des ministres, avant les plans d’appel d’offres, les données techniques sur les blocs
potentiels.
Greenpeace a indiqué que le ministre Budimbu a répondu dans un premier temps que c’était sur inadvertance que « le rapport du Conseil des ministres avait parlé de 16 au lieu de 30 blocs », avant de promettre une réponse complète qui jusqu’ici n’a jamais été donnée ».
Le rapport appelle le gouvernement de la RDC à annuler « immédiatement » ces d’offres avant que les soumissionnaires retenus ne soient annoncés en juin 2023.
Il recommande également la promotion d’investissements alternatifs dans les énergies renouvelables, afin de mettre fin à la pauvreté énergétique dont 72 millions de Congolais sont victimes.
DM