Y a-t-il eu surfacturation dans l’achat des bus Trans-Academia ? D’où viennent ces bus présentés comme don du chef de l’Etat pour la mobilité des étudiants congolais ?
Dans une autre enquête de Congo Hold-Up, les médias belges notamment les journaux Le Soir, De Standard, ainsi que le média français Mediapart ont affirmé s’être penché qur l’origine des bus du projet Trans-Academia présentés par la présidence congolaise comme un don du président Tshisekedi aux étudiants congolais.
Ces journaux indiquent que ces bus ont été achetés par le gouvernement congolais à la société de Philippe de Moerloose, un homme d’affaires belge soupçonné de corruption.
Il s’agit des 440 bus Volvo B270F, 12,6 mètres de long et 3,5 mètres de haut – achetés par le gouvernement en 2019 pour un montant de 72,8 millions de dollars pour augmenter le charroi la société de transport au Congo (Transco). Cent de ces bus ont été affectés à la société Trans-Academia, indique-t-on.
Dans leur enquête, ces médias ont révélé que le Trésor congolais a transféré des millions chaque mois jusqu’au 16 mars de cette année sur le compte bancaire de la SMT à la banque togolaise Ecobank. Cependant, les documents de Congo Hold-Up ne permettent pas de déterminer le montant que Philippe De Moerloose a lui-même payé pour ces bus.
L’homme d’affaires belge est resté muet à cette question. À en croire les calculs faits par ces journaux, le prix à l’unité était de 165 000 euros par bus, y compris les transports et services.
Du côté du Group Volvo, l’on a répondu, sans faire un seul commentaire sur les prix payés par De Moerloose pour les bus.
« Le groupe Volvo est conscient des allégations contenues dans votre requête et a pris les mesures nécessaires pour enquêter », a déclaré son porte-parole Claes Eliasson, avant de soutenir que « Volvo n’a pas de visibilité sur les prix appliqués par ses revendeurs mais suit une politique anti-corruption stricte.»
Fin 2021, Congo Hold-up avait fait part de la manière dont le multimillionnaire belge avait fait fortune par des contrats signés avec le régime Joseph Kabila. Cette enquête a soutenu qu’entre 2009 et 2021, le Trésor congolais a transféré 742,9 millions de dollars à ses sociétés. De Moerloose vendait des machines agricoles et des équipements lourds à des prix exorbitants, qu’il revendait à la RDC jusqu’à sept fois plus cher que leur prix d’achat, selon les enquêteurs. Il a réalisé des dizaines de millions de dollars de bénéfices et est devenu l’un des hommes les plus riches de Belgique.
Début 2022, la justice belge avait mené des perquisitions, après avoir ouvert une enquête sur des soupçon de corruption et surfacturation. Ce que De Moerloose avait nié et rejeté en bloc.
Giscard Havril Mane