À l’occasion de la Journée internationale de la langue maternelle, la Ministre de la Culture, Catherine Kathunga, a lancé les travaux du « Symposium Langue Maternelle » organisé par l’asbl « Yes! AfriCan » en partenariat avec UNESCO RDC, ce lundi 21 février 2022, dans la salle #Showbuzz.
Ces assises qui vont s’étendre jusqu’au mercredi 23 février 2022, ont été placées sous le thème : « L’Afrique est-elle prête pour l’enseignement multilingue basé sur la langue maternelle africaine de l’apprenant ? ».
La cérémonie s’est ouverte avec un vif hommage au professeur Bienvenu Sene Mongaba, éminent scientifique et linguiste, promoteur d’une école bilingue, basée sur la langue maternelle des enfants, l’institut Nsene Étienne.
Le lieu et le moment étaient donc bien choisis pour la Délégation générale Wallonie-Bruxelles qui, dans le cadre de ce Symposium, a procédé au lancement du Prix Sene Mongaba des littératures et sciences en langues congolaises.
Lors de son allocution à la cérémonie d’ouverture de ces assises, l’Administratrice déléguée de « Yes ! AfriCan RDC », Mireille Kasongo Munanga, a, de prime abord, épinglé quelques objectifs de ladite asbl en lien direct avec le thème de l’événement. Il s’agit entre autres de :
– agir pour l’accès à l’éducation de qualité pour tous les enfants, en particulier pour ceux qui y sont généralement exclus, des filles, des enfants issus des familles défavorisées et ceux qui n’ont pas le français comme langue maternelle dans un système éducatif essentiellement francophone;
– agir pour l’apprentissage, c’est-à-dire l’enseignement supérieur et la formation professionnelle pour un apprentissage de qualité dans les langues que comprennent les apprenants et créer ces lieux d’apprentissage.
« Vous comprenez dès lors pourquoi Yes AfriCan RDC reste sur un thème à première vue similaire à celui de l’UNESCO datant de 2021, à savoir promouvoir le multilinguisme pour l’inclusion dans l’éducation et la société », a déclaré Mireille Kasongo Munanga.
Aussi, a-t-elle rappelé que l’UNESCO estime que l’éducation fondée sur la première langue ou la langue maternelle doit commencer dès la petite enfance, car la protection et l’éducation de la petite enfance est le fondement de l’apprentissage, reprenant les propos de l’ancienne Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, qui soutient que la langue maternelle à l’école est un puissant remède contre l’analphabétisme ».
Et d’ajouter : « Mais traduire cette vérité dans la réalité de la classe est un défi. Les populations exclues comme les peuples autochtones sont souvent celles dont les langues maternelles sont ignorées des systèmes éducatifs. Leur permettre d’apprendre, dès le plus jeune âge, dans leur langue maternelle puis dans d’autres langues, nationale, officielle ou autre, c’est promouvoir l’égalité et l’inclusion sociale ».
À ce propos, à en croire Mireille Kasongo, il est désormais question d’évaluer « où on en est aujourd’hui? » et « qu’est-ce qui est déjà fait en RDC et en Afrique en général, depuis que toutes les études et expériences démontrent sans conteste les avantages de l’enseignement dans la langue maternelle ? »
Selon Mireille Kasongo, le développement de la RDC n’est pas seulement l’apanage des congolais qui ont le français pour langue maternelle, mais aussi de tous les autres congolais, qu’elle que soit leur langue maternelle, à condition que le savoir, la technique, la science leur soient aussi accessibles dans leur langue maternelle, dans la langue qu’ils comprennent le mieux.
Pour sa part, le Représentant de l’UNESCO en RDC, Jean-Pierre Ilboudo, a déclaré que « l’éducation multilingue fondée sur la langue maternelle est un élément clé de l’inclusion dans l’éducation, d’autre part l’information et le savoir sont des facteurs les plus centraux dans la création de la richesse dans l’inclusion sociale et dans le développement humain ».
Il sied de noter que plusieurs personnalités ont également pris part à l’événement notamment la Ministre nationale de la Culture, Arts et Patrimoine, Catherine Kathunga, le représentant du Ministre de l’EPST, le délégué général de l’OIF, le Coordinateur de la bibliothèque Wallonie Bruxelles et la déléguée générale du Centre Wallonie-Bruxelles, ainsi que plusieurs personnalités du corps enseignant.
Eunice Luyeye