Son nom est partout, non seulement sur toutes les lèvres, mais aussi sur toutes les plateformes de communication. De nos salons, dans les rues du pays comme dans nos bureaux, un nom fait du bien au cœur ou dérange : celui du Cardinal Fridolin Ambongo, archevêque métropolitain de Kinshasa.
Mettons de côté ceux qui parlent avec bienveillance de cet homme et Dieu sait qu’ils sont majoritaires pour ne regarder que du côté de ceux qui ne crachent que la malveillance à son endroit.
Que reproche-t-on à ce pasteur, ce prélat catholique d’une carrure et d’un charisme hors paire, couronné d’un franc-parler à la Mosengwo?
Oui, sans langue de bois, ce digne successeur du Cardinal Émérite Laurent Mosengwo Pasinya dérange.
Son prédécesseur n’hésita pas une seconde, à l’instar de Jean-Baptiste, d’être la voix qui crie dans le désert : « Que les médiocres dégagent ! »
Certaines officines politiques et une certaine opinion proche de la coalition au pouvoir l’accusent d’être trop politique et tribaliste.
« Il a fait de l’Eglise Catholique un parti politique et roule pour Jean-Pierre Bemba, son frère de même tribu Ngbaka. Et d’ajouter, le cabinet de cardinalat est rempli des Mongo ».
Son homélie du 30 juin n’a pas laissé la classe politique congolaise tranquille. C’est le cas de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social de Félix-Antoine Tshisekedi.
À César ce qui est à César
Un berger devrait-il se taire face à l’injustice et à la souffrance résultant de la mauvaise gouvernance ? Comment rester insensible à la souffrance de ses brebis au nom du respect de l’injonction christique.
Quid du berger David pour défendre son troupeau ou Israël ?
« A César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu », l’interprétation erronée de cette parole du Fils de Dieu, Jésus-Christ semble guider certaines déclarations tandacieuses de certains acteurs et partisans du pouvoir.
Cependant, la question posée au Fils de Dieu était celle de savoir : « Dis-nous donc ce qu’il t’en semble : est-il permis, ou non, de payer le tribut à César? ».
(Matthieu 22:17)
Et la réponse fut ce que nous connaissons tous.
« Jésus, connaissant leur méchanceté, répondit : pourquoi me tentez-vous, hypocrites ? Montrez-moi la monnaie avec laquelle on paie le tribut. Et ils lui présentèrent un denier. Il leur demanda : De qui sont cette effigie et cette inscription? De César, lui répondirent-ils. Alors il leur dit : Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ».
( Matthieu 22:18-21)
Cette réponse du Christ était juste, car à travers cette symbolique, le Christ posait les fondements de la laïcité républicaine. C’est César qui a institué le paiement des impôts et taxes, pourquoi demander à Dieu de vous y soustraire ? Dieu a créé le monde avec ses lois et tout ce qui’Il nous demande, c’est le respect de sa volonté coulée en termes de lois dans la nature. Ne mélangeons pas les lois de Dieu et nos règles terrestres. Sachons faire la part des choses. L’organisation politique d’un État n’est pas la chasse gardée des politiciens.
L’Eglise en tant que bergère des âmes humaines sur terre ne peut pas se priver de dire un mot là où ses brebis sont dans la tourmente. Se taire, c’est être complice du malin qui agit à travers ses trabans pour maintenir le peuple du Seigneur dans la souffrance en Egypte.
Et le cardinal Ambongo est aujourd’hui cette voix qui dit au Pharaon : « libère mon peuple ». Normal que dans la peau du pharaon, les amis d’hier de l’Église Catholique soient nerveux.
Georges Burdeau, célèbre constitutionnaliste français, fondait sa pensée politique dans la doctrine de l’Église selon laquelle « le pouvoir politique a été créé par Dieu pour satisfaire ses desseins concernant la race humaine ». Peu importe qu’il ait ensuite laïcisé cette donnée de base en faisant procéder le pouvoir de la société humaine.
Pour Georges Burdeau, le pouvoir reste la pierre angulaire de toute organisation sociale, et l’État en est la forme la plus achevée.
Homélie du 30 juin: parole prophétique choquante ?
Homélie prophétique et choquante de toutes les controverses. Oui, tels étaient les mots et phrases qui, tel le feu craché par un dragon, a consumé les alliés de la contre-vérité.
« Nous savons très bien comment la coalition FCC-CACH qui est au pouvoir depuis plus d’une année, avait foulé au pied la volonté du peuple pour en arriver là. La coalition sait. Maintenant, ses membres le disent. Malgré tout, le peuple avait fini par se résigner et accepter le fait accompli », avait déclaré le prélat catholique.
Perçant et fort, tel le prophète Jean-Baptiste dans le désert, les mots du Cardinal Fridolin Ambongo Mbesugu ont retenti comme les cloches du justicier dans les cœurs des coupables et comme un baume apaisant dans celui du peuple meurtri.
« En définitive, la coalition au pouvoir a perdu sa raison d’être. Elle devrait normalement disparaître. C’est de la responsabilité de ceux qui se sont coalisés, le Président et le Président sortant, de faire éclater cette coalition qui conditionne le développement de notre pays. Et aussi longtemps que cette coalition sera là, il n’y a rien à espérer de nos Gouvernants. C’est inacceptable ».
Ainsi dit le prophète soucieux de son peuple.
Les paroles du vrai berger font mal comme la Parole de Jean-Baptiste aux pécheurs.
Tous ont jetté des pierres sur le Cardinal Fridolin Ambongo et personne dans un élan démocratique nourri par un débat d’idées n’a osé s’attaquer à la vérité qui reposait dans cette homélie. Tous ses détracteurs se sont pris à sa personne et déversent leur colère sur ce berger qui ne jure plus que pour le bien-être de ses brebis.
Repentons-nous !
Dribblé, le Cardinal Ambongo s’est ressaisi.
La Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), le centre névralgique de la Kabilie et de la confisquation du pouvoir politique, attendait son prochain président.
La centrale électorale, centre de tous les enjeux de hold-up électoraux de 2006 à 2018. Ces trois derniers dirigeants ont brillé par une caporalisation et soumission à la volonté de l’ayatollah de Kingakati : Joseph Kabila.
Pris au dépourvus à 3 reprises déjà, conscients de la souffrance et soucieux de la délivrance du peuple, les vrais bergers semblent plus que jamais engagés à déjouer tout le scénario des fraudeurs.
Non loin de justifier le fait d’avoir mis la charrue devant le bœuf; à quelque chose malheur est bon dit-on: Ronsard Malonda est débusqué.
Fallait-il trébucher dans ce piège jeté par le Front Commun pour le Congo afin de lui retirer son joker? Du moins, de ce faux pas, les manœuvres de Joseph Kabila qui tient mordicus à contrôler les rênes de la Commission Électorale Nationale Indépendante sont déjouées.
Les Églises Catholique et Protestante se ravissent, l’Église Kimbanguiste et l’Armée du Salut se dédouanent et rejettent la candidature de Malonda. Seuls le Général Sony Kafuta et les autres, honteux et confus, défendent le pion de Joseph Kabila. À quel prix?
Chrétien catholique, le pseudo né-kongo était le prétendu candidat de l’Église de Jésus-Christ sur la Terre avant de faire un rétropédalage.
Faut-il jeter des pierres sur le Cardinal Ambongo après qu’il ait nagé dans les eaux troubles pour dénicher le pion à la base de la négation d’un pouvoir légitime en RDC?
Fridolin Ambongo Tribaliste : Défend son frère Jean-Pierre Bemba.
Le prélat catholique est accusé de soutenir Jean-Pierre Bemba. Il est ainsi accusé principalement par le parti de Félix-Antoine Tshisekedi, l’UDPS, de plaider la cause du Chairman du Mouvement de Libération du Congo ( MLC).
Étiqueté tribaliste, l’on l’accuse pourtant de remplir son cabinet avec des Mongo. Entre être Ngbaka de la même tribu que Baimoto Igwe du MLC et Mongo, il faudrait alors croire que Fridolin Ambongo est originaire de plusieurs provinces du Grand Équateur : le Sud-Ubangi et le petit Équateur ou la Tshuapa. Ce qui est impossible pour un homme né d’une femme.
Pour l’incriminer de tribalisme et l’enfoncer, une courte vidéo de son témoignage à la Haye lors du procès de Bemba à la CPI, fait le tour des réseaux sociaux. Bien que rendu à la faveur de l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba, le témoignage de l’evêque de Mbandaka-Bikoro a dit la vérité sur la discipline qui caractérisait les hommes de l’Armée de Libération du Congo.
Que Bemba revienne sur la scène politique fait peur à l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social qui distille toutes sortes de contrevérités pour nuire à la réputation du président National du MLC.
Des accords de Sun-City à celui de la Saint-Sylvestre issu du dialogue de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), les politiques congolais ont toujours juré pour les élections démocratiques, transparentes et inclusives. Faudrait-il jeter des pierres sur ceux qui plaident pour l’inclusivité des scrutins de 2023?
Étienne Bonnot de Condillac, abbé de Mureau, philosophe, écrivain, académicien et économiste français disait : « L’égalité est le fondement d’une bonne République. Une République est heureuse lorsque les citoyens obéissent aux magistrats (gouvernants) et que les magistrats respectent les lois. Or elle ne peut s’assurer de cette obéissance et de ce respect, qu’autant que par sa Constitution confond (réuni) l’intérêt particulier avec le bien général; et elle ne confond l’un avec l’autre, qu’à proportion qu’elle maintient une plus grande égalité entre ses membres ».
L’Église Catholique parti politique sous Mgr Fridolin Ambongo : Où est le milieu du village ?
L’on peut ou ne pas être politicien, tant que sur la terre, tu vis dans une communauté humaine, la politique de ton État influe dans ton quotidien. On est tous des politiciens passifs ou actifs, engagés ou pas.
Dans l’ancien temps, c’est le précurseur (envoyé par Dieu) qui organisait la Religion, la Politique et l’Economie.
La politique n’est pas un domaine réservé des fils du malin et des médiocres sans scrupules. La politique était réservée au noble d’âme et d’esprit.
Si la parole du prophète dérange les païens, cela ne fait pas de lui un homme dans leur rang. Repentez-vous et convertissez vous. Servez l’intérêt général de la Nation.
Entre la désignation frauduleuse, l’entérinement de façon cavalière de Ronsard Malonda pour hypothèquer les élections de 2023 et ceux qui réclament le respect des lois qui nous régissent, où serait le milieu du village ?
La vérité est que le peuple veut mettre fin à la crise de légitimité qui caractérise son espace politique.
Le respect de nos textes des lois reste le seul thermomètre de la neutralité des nos acteurs politiques, partenaires et de la société civile.
Le milieu du village se trouve dans le respect de nos textes légaux et exige l’audit de la centrale électorale avant tout.
Les politiciens congolais devraient arrêter de jeter des pierres sur ce berger selon que ses propos et actions vous arrangent ou pas.
Aux côtés du peuple congolais, l’Église Catholique se battra toujours du côté du peuple pour le peuple avec le peuple.
S’il y’a un Moïse (libérateur) des congolais de rêverie de l’indépendance d’il y a 60 ans; comme Aaron, Fridolin Ambongo portera sa voix.
Le Cardinal Ambongo est la voix du prophète qui crie dans le désert, « repentez-vous », car chacun de nous aura à rendre compte devant Dieu de ce qu’il aura fait de ses talents, de ce beau pays aux potentiels immenses : qu’avez-vous fait de votre pays ?
C’est la question qui nous sera posée lorsque nous nous présenterons devant le Tribunal Suprême. Qu’avez-vous fait de toutes ces richesses, de toutes ces potentialités que je vous ai données gracieusement?
À cette question, ce n’est pas la classe politique qui va aider le pays à sortir de la détresse.
Nous devons sortir de cette mentalité comme on l’entend souvent à la cité : que le Président ou le Gouvernement vienne faire ceci ou cela. Ce sont des comportements irresponsables. C’est le peuple lui-même.
Non, non, non , arrêtez de cracher sur lui, Mgr Fridolin Ambongo n’a jamais été tribaliste. Il n’a jamais roulé pour Jean-Pierre Bemba Gombo. Il est tout simplement esclave des principes fondateurs de justice équitable pour tous et de la démocratie, gage d’un d’un État de droit.
Tribune d’expression libre de Dongo Yemo Mobutu, Chevalier de justice de l’Ordre de Malte et chrétien engagé.