La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a révélé avoir enregistré 3.955 dossiers de candidature des femmes. Ce qui représente à peine 17% de l’ensemble des candidatures remises à la centrale électorale en prévision des législatives nationales de décembre 2023.
Ces chiffres consacrent, selon la Directrice exécutive de Afia Mama, Anny Modi, la « régression des droits politiques de la femme ».
Elle a, dans une tribune publiée ce samedi, déploré la faible représentativité de la femme à la course à la députation nationale.
C’est la faiblesse, à en croire Anny Modi, de la nouvelle loi électorale qui n’est pas contraignante en la matière.
« L’article 13 conclut dans une disposition qui ne contraint aucun parti politique d’aligner des femmes, mais récompense d’une manière sélective ceux qui déposent la liste qui aligne 50% au minimum de femmes dans une circonscription en l’exemptant du paiement du cautionnement », a-t-elle expliqué.
Pour Anny Modi, la nouvelle version de l’article de la loi électorale n’a pas tenu compte des problèmes soulevés par les femmes comme mentionné dans l’exposé des motifs de ce texte légal.
« La conséquence qui était d’ailleurs prévisible depuis la promulgation de cette loi est ce que la CENI vient de publier sur la participation des femmes à l’occasion du dépôt des listes: 17%. Donc les partis politiques disposant des gros moyens, ont été autorisés de zapper l’aumône de la CENI et de déposer des listes sans tenir compte de la parité », a-t-elle regretté.
Alors qu’Anny Modi déplore la faible représentativité féminine, la CENI, elle, se réjouit de l’avancée constatée par rapport aux dernières législatives nationales. Le taux de représentation de la femme est passé de 11% en 2018 à 17% en 2023.
Yvette Ditshima