La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a réagi jeudi au rapport du Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) sur la « crédibilité budgétaire et transparence des marchés publics » de la Centrale électorale, publié il y a deux semaines.
Accusée d’avoir majoré sans explication les dépenses électorales de l’ordre de 25,1% entre 2018 et 2023, la CENI a brandi sept facteurs ayant concouru à cette situation.
Selon la Centrale électorale, « la planification des deux cycles électoraux n’intègre pas les mêmes paramètres comparatifs ».
En des termes clairs, la CENI s’est félicitée d’avoir pu organiser, malgré le retard enregistré dans l’installation du bureau, « plusieurs activités opérationnelles dont la cartographie des centres d’inscription, la refonte du fichier électoral et l’enregistrement de plus de 100.000 candidats. Ce total représente près du triple de candidats enregistrés lors du cycle précédent : 35.016 candidats.
« La tenue des scrutins de 2023 a été butée à des conditions logistiques déplorables. Il faut également considérer le vote des Congolais résidant dans 5 pays étrangers (Afrique du sud, Belgique, Canada, Etats-Unis et la France), ainsi que les élections locales tenues pour la première fois depuis 1987 », explique la CENI pour justifier la hausse du budget électoral.
Deuxième raison évoquée par l’institution dirigée par Denis Kadima, la pluralité d’activités opérationnelles pour le cycle actuel. En plus des élections locales directes, la CENI va organiser, cette année, les élections locales indirectes notamment les élections urbaines pour faire élire les maires, bourgmestres et conseillers urbains.
Troisième raison, le souci de mutualisation des données avec l’Office national pour l’identification de la population (ONIP) et l’Institut national de la statistique (INS). Grâce à cette mutualisation, l’ONIP a débuté, depuis décembre 2023, l’opération de délivrance des cartes d’identité nationale.
Aussi, fait remarquer la CENI, « l’inflation dans un contexte international marqué par la guerre en Ukraine », « l’augmentation des coûts liés à la rareté des semi-conducteurs sur le marché international » ainsi que « l’augmentation significative du nombre des centres d’inscription et des bureaux de vote comparativement au cycle passé » ont également pesé dans la balance. Cette dernière raison a obligé, enfin, la Centrale électorale à revoir à la hausse ses effectifs « temporaires ».
Si en 2018 les élections générales avaient coûté 903 millions de dollars au Trésor public, le cycle en cours a nécessité plus de 1,1 milliards de dollars américains. La particularité de deux scrutins est qu’ils ont été entièrement financés sur fonds propres.
Yvette Ditshima